Risque ■ Le niveau moyen des mers pourrait augmenter d'un mètre environ à l'horizon 2100, ce qui est très inquiétant. Le réchauffement climatique n'est pas une vue de l'esprit. Ses conséquences sont de plus en plus visibles avec la fréquence des ouragans, des tempêtes et des inondations et l'augmentation des températures (la Terre est actuellement plus chaude qu'elle ne l'a jamais été depuis 500 ans), entre autres. Mais le pire est à venir, avertissent les climatologues, qui s'attendent à ce que le niveau des océans monte de façon sensible dans les prochaines années en raison du volume de l'eau dû à son réchauffement, d'une part, et à l'apport d'eau supplémentaire qui proviendrait de la fonte des glaciers. Mesuré en continu depuis 1992 via des satellites, le phénomène de la montée des eaux commence à inquiéter sérieusement. Et pour cause : alors que le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) prévoyait en 2007 une augmentation du niveau moyen des mers variant entre 18 et 59 centimètres à l'horizon 2100, celle-ci a été revue à la hausse dernièrement : elle pourrait atteindre les 98 centimètres désormais. Il s'agit là d'une moyenne, bien évidemment. Comme la Terre «n'est pas une boule rigide» pour reprendre Anny Cazenave, l'une des meilleures spécialistes de la question du réchauffement climatique dans le monde, cette montée prévi-sible des eaux ne sera pas la même partout. A titre d'exemple, elle ne serait que de 90 centimètres à Brest, dans le nord-ouest de la France, contre... 1,3 mètre à New York, dans le nord-est des Etats-Unis d'Amérique. «Quelques centimètres de plus d'eau, ça ne fera pas de mal», diront peut-être certains. Dans les faits, l'impact pourrait être dramatique pour des millions de personnes qui habitent des îles ou des zones côtières comme les Maldives et New York. Si rien n'est fait dans les prochaines années pour freiner un tant soit peu la tendance, ces populations devront se déplacer ailleurs au risque de se retrouver sous l'eau. C'est que ces territoires risquent tout simplement de disparaître sous l'effet de la montée des eaux. Le scénario est d'autant plus probable que le niveau des mers a déjà augmenté par le passé, occasionnant l'effacement de nombreuses zones habitables de la surface de la Terre. Il y a 21 000 ans, il était inférieur de quelque 130 mètres à son niveau actuel, une grande partie de l'eau étant stockée sous forme de glace. Le plus inquiétant dans cette histoire est que les estimations du GIEC sont minimalistes. Autrement dit, les conséquences pourraient être autrement plus désastreuses et de nombreux pays qui ne sont pas considérés à risque actuellement pourraient être fortement impactés par la montée des eaux. On n'en est pas là encore, mais on n'est pas très loin non plus.