Indifférence Situés à l?extrême Est de la wilaya de Béjaïa, à 4 km du chef-lieu de la commune de Melbou, ces villages frontaliers de la wilaya de Jijel sont délaissés par les autorités publiques depuis l?indépendance. Ces localités demeurent, à l?ère des technologie les plus sophistiquées, privées des moyens les plus élémentaires pour une vie décente. Ces villageois continuent à prendre leur mal en patience. Peuplés d?environ 2 000 âmes, Sahel et Tiksert n?ont bénéficié d?aucun projet de développement rural depuis belle lurette et ce, «malgré nos multiples doléances auprès des autorités locales», déclarent des membres des associations de ces villages. Hormis quelques timides projets réalisés à l?ère du parti unique ? tels la piste communale actuellement impraticable et un petit château d?eau qui ne couvre les besoins que de quelques habitants ?, les villageois vivent en marge du développement. L?endroit est appelé communément «la fin du monde» vu son isolement géographique entre deux wilayas (Jijel et Béjaïa). En effet, ses quartiers sont loin des centres urbains, en l'occurence le chef-lieu de la commune de Melbou et la ville de Ziama Mansouriah (Jijel), ce qui a rendu leur approvisionnement en moyens de développement (eau, transport, téléphone, etc.) plus ou moins coûteux pour les autorités locales qui se plaignent de l?insuffisance du budget. «Nous avons exposé les problèmes de ces villages au chef de daïra car le budget communal ne peut pas couvrir des projets tels la piste communale et le château d?eau. Nous attendons toujours les budgets qui tardent à venir», a déclaré le premier responsable de l?APC de Melbou, M. Begueh. En somme, les habitants des villages de Sahel et Tiksert déplorent en particulier, selon les associations des quartiers, la pénurie d?eau, le manque de transport, l?absence de téléphone, l?impraticabilité des routes. Concernant la pénurie d?eau, M. Amrouche, président de l?association de village de Tiksert, affirme que «la quantité d?eau fournie aux habitants ne couvre que les besoins de quelques heureux citoyens qui habitent sur les hauteurs, c?est-à-dire ceux qui sont les premiers alimentés, tandis que la majorité est privée de la boisson la plus vitale». S?agissant du problème de transport, «c?est plutôt un vrai faux problème», affirment les citoyens rencontrés. En effet, l?isolement de la région par rapport aux centres urbains de Ziama et Melbou, séparés administrativement par les frontières des wilayas administratives, fait fuir les transporteurs de fourgons non autorisés à faire la navette interwilayas. Alors, «ils préfèrent travailler sur d?autres destinations qui sont plus rentables que notre région», nous dit un habitant de Sahel. Concernant l?état des routes, les villageois se plaignent de leurs pistes dégradées, qui sont dans un état déplorable. A titre d?exemple, «la piste communale du village Sahel est impraticable. La prolifération des nids-de-poules prend des proportions alarmantes, rendant la chaussée inéluctablement poussiéreuse en été et boueuse en hiver», nous dit le président du comité du village de Sahel. Enfin, le problème de téléphone reste toujours posé. «Maintenant, la boucle radio est disponible. Je ne vois donc pas pourquoi les responsables des P&T n?installent pas le relais dans notre région», nous dit un étudiant de Tiksert.