Bilan ■ Le vol de cheptel fait partie de ces activités criminelles dont on parle peu. C'est pourtant un phénomène qui explose ces dernières années... Et ce ne sont pas les chiffres de la Gendarmerie nationale, présentés ce matin à Alger qui diront le contraire sur ce créneau lucratif qui ne cesse «de susciter la convoitise des bandes de malfaiteurs». Les services de la Gendarmerie nationale ont ainsi eu à traiter pas moins de 2031 affaires durant l'année 2014. La même source, qui précise, dans un document présenté lors d'une journée d'étude sur «La gestion de scènes de crime de vol de cheptels», avoir démantelé 85 bandes et arrêté 1536 malfaiteurs impliqués, fait état d'un préjudice de 34 250 têtes, dont 20 000 ont été récupérées. Sur la base de ces chiffres, le commandement de la Gendarmerie nationale estime, qu'au «delà de son caractère délictueux», le vol de cheptels «constitue une atteinte grave à la sécurité alimentaire et nourrissant un sentiment d'insécurité qui s'étend de plus en plus». Le phénomène tend aussi, note la même source, à être «une source de paupérisation de la population rurale et d'exode rural», jusqu'à devenir «une activité criminelle qui touche particulièrement les wilayas des Hauts-Plateaux, où les auteurs utilisent des moyens de transport adaptés pour acheminer le cheptel, qui serait destiné à la vente au marché informel». Préoccupée ainsi par l'ampleur prise par ces vols, la Gendarmerie nationale avait pris des mesures en établissant un plan national de sécurité visant à sécuriser les éleveurs et leurs biens afin de préserver leur métier. Le plan en question a été accompagné par d'autres mesures, comme la «sensibilisation des éleveurs à recourir au numéro vert (1055) pour dénoncer les vols en temps réel». Une expérience à Oran gagnerait à être étendue à d'autres wilayas. Une cartographie, identifiant l'ensemble des éleveurs de la wilaya, a été établie par les services du groupement de la gendarmerie d'Oran. Celle-ci a permis de recenser les têtes de cheptel et d'identifier les vrais propriétaires, ce qui permet la traçabilité et la localisation des fausses déclarations, en cas de vol.Depuis la mise sur pied de cette banque de données, les vols de cheptel ont nettement diminué, indique-t-on. 43 affaires de vols ont été solutionnées, contre 49 en 2013. Les gendarmes ont arrêté 33 individus dont 18 placés sous mandat de dépôt. Quelque 761 bêtes ont été volées, en 2014, dont 453, récupérées, alors qu'en 2013, quelque 1 019 têtes ont été volées et seulement 133 récupérées. Lyes Sadoun 25% des recettes de l'agriculture L'élevage en Algérie représente plus de 25% des recettes brutes de l'agriculture. Les statistiques du ministère de l'Agriculture montrent qu'avec un cheptel ovin évalué à 22,5 millions de têtes et 20 millions de têtes de bovins, l'Algérie est considérée comme le plus grand bassin d'élevage ovin dans la région du Maghreb.