Drame ■ On ne le dira jamais assez : évoquer le Sahara occidental, c'est évoquer un peuple parqué malgré lui dans des campements. Depuis près de 40 ans, le peuple sahraoui a été privé du droit de vivre en paix dans son propre pays, en plus d'être l'objet de violations des droits humains, et du pillage de ses ressources naturelles. Parler du Sahara occidental, c'est forcément penser à des enfants naissant malades, grandissant sans trop se souvenir de leur enfance, mais qui n'oublient jamais que la patrie de leurs ancêtres leur a été purement et simplement confisquée. Le Sahara occidental, ce sont aussi ces milliers de femmes de fer et tous ces hommes courageux qui, à travers les temps, ont su transmettre un message clair et net : le Sahara n'est pas marocain, et ce ne sont pas ces cours de géographie donnés dans les universités marocaines qui prouveront le contraire. La convoitise et la soif de pouvoir ont fait du Sahara occidental un lieu de souffrances et de négation des droits. Mais sur cette terre, tout être croyant à la dignité humaine viendra assurément, un jour, chanter l'hymne national sahraoui. Celui de la fierté est déjà composé. Sur cet immense territoire de plus de 200 000 km2, l'emblème national sahraoui se hissera et flottera. Il n'y a aucun doute car c'est dans l'ordre des choses. Sur la hamada de Tindouf, sont installés cinq grands camps de réfugiés distants de 30 à 140 kilomètres de Hassi Rabouni, le centre administratif qui abrite la quasi-majorité des institutions sahraouies dont, entre autres, la présidence de la République arabe démocratique sahraouie (RASD). D'une organisation exemplaire, chacun de ces camps, appelé wilaya ou région, est divisé en six daïras ou municipalités, regroupant chacune quatre quartiers d'habitations et dotées de services communs : le dispensaire, l'école et la mairie. Pourchassés de leur terre ancestrale par les forces armées marocaines début 1976, environ 200 000 Sahraouis vivant dans ces camps, reproduisent la carte des lieux du Sahara occidental puisque les camps sont aux noms des grandes villes occupées du Sahara occidental: Boudjedour, Smara, Aouserd, El-Ayoun, et Dakhla. Dans cet immense espace, la société organise sa survie, même si les dures conditions de ce côté du désert algérien ne facilitent vraiment pas les choses. Les femmes, aux côtés des hommes (pratiquement tous des militaires), assurent la bonne gestion des camps. Les enfants vont tous à l'école. Justement, qu'en est-il de la jeune génération?