Position ■ Devant la situation inquiétante qui s'est emparée de la scène footballistique, la Ligue de football professionnel a rendu public, un communiqué dans lequel elle appelle à la retenue. La LFP, que préside Mahfoud Kerbadj, a fini par réagir devant la situation inquiétante de la scène footballistique de ces derniers jours, où la violence, les déclarations incendiaires, les accusations d'arrangement de rencontres et autres dérapages ont refait surface. Et c'est à travers un communiqué, que la LFP a voulu interpeller les consciences des uns et des autres, mais est-ce suffisant ? Dans ce communiqué, la Ligue rappelle le contexte particulier de cette fin de saison et fait un constat amer : «En cette phase particulière et sensible de la saison, et dans les deux paliers de notre compétition, des comportements peu reluisants et des dépassements de tout genre ont été observés sur les terrains et hors des enceintes de jeu. Ces irruptions de circonstance qui interviennent aux mêmes périodes, à savoir lors des semaines cruciales pour éviter la relégation ou pour accéder aux podiums, ternissent l'image de notre discipline reine». La ligue pointe par la suite le doigt en direction des dirigeants de clubs qui sont les premiers incendiaires : «Ces dernières semaines, la LFP regrette la multiplication des réactions épidermiques et inappropriées de la part de dirigeants de clubs, devant le grand public dans les stades ou au travers des médias. Des séquences désolantes qui renvoient à la violence que tous les acteurs de notre football sont censés combattre». Malheureusement, la LFP se suffit d'un simple communiqué, alors qu'elle aurait dû convoquer tous ceux qui ont été coupables de dépassements, à l'image des dirigeants de l'ASO Chlef et de l'USM El-Harrach qui ne cessent d'alimenter la chronique à travers des accusations graves et des propos qui mettent un peu plus d'huile sur le feu. Dans le même communiqué, la LFP se contente d'inviter les responsables, les staffs techniques et les joueurs à plus de retenue et de respect de l'éthique : «La LFP appelle les responsables, les staffs techniques et les joueurs des 32 équipes des Ligues 1 et 2 à plus de retenue et de contrôle dans leurs déclarations générées par des situations conflictuelles. Elle les convie à respecter l'éthique sportive et à ne pas verser dans les accusations impulsives sur de soi disant malversations ou d'arrangements». La LFP finit tout de même par lancer des menaces, mais plutôt tendres pour la circonstance à l'adresse d'un milieu virulent et excité qui n'a cure des règlements et des attitudes des instances du football : «Elle (la LFP) leur rappelle enfin que, conformément aux procédures réglementaires en vigueur, les instances du football ont la latitude de s'autosaisir d'un dossier d'accusations non prouvées pour ester en justice les dirigeants auteurs de calomnies. Il importe de réfléchir sur l'effet et l'impact de ce qui est souvent rapporté au détriment du sentiment qui s'exprime. La LFP en appelle à la sagesse, la pondération et à la sérénité des présidents et de tous les intervenants de l'élite nationale du football pour que cesse ce dangereux dérapage». A. Salah-Bey En déphasage avec la réalité Tout compte fait, la LFP parait vraiment en déphasage avec la réalité du terrain qui, elle, nécessite plus de rigueur, de fermeté et de mesures répressives pour remettre de l'ordre dans la maison football, et barrer la route aux pyromanes de tout bord. Ce n'est pas avec un communiqué laconique et des paroles, que l'on arrivera à contenir la violence sous toutes ses formes. Les mêmes clubs qui ont soutenu Kerbadj pour ne pas quitter son poste de président, il y a quelques jours, feraient mieux de le respecter d'abord et de préserver à travers l'instance qu'il préside un sport déjà gangréné par tous les maux. A. S.-B.