Soirée n Le coup d'envoi de la 8e édition édition du Festival international de musique diwan a été donné, hier, au théâtre de verdure Saïd-Mekbel (Bois des arcades, Riadh-el-Feth). A l'affiche de cette première soirée, figure «Lemchaheb». Cette légendaire et populaire formation musicale des années 1970 propulsée au niveau international a gratifié l'assistance d'un concert animé. Au cours de cette soirée, celui qui a révolutionné la musique diwan en introduisant des instruments électriques modernes dans un goût prononcé pour les musiques occidentales, a revisité son répertoire. Autant de titres à succès, tels que Ya chrâa, Hamouda, ou encore Ya latif, ont séduit le public, tant ils ont été remarquablement interprétés. Tous ont été joués sur des rythmes de musique gnawa soutenus par une instrumentation puissante et riche en percussions, à l'exemple du bendir, du tumba et de la batterie. «Lemchaheb» a suggéré une musique qui s'est révélée une performance à part entière, un spectacle en soi. Le groupe s'est distingué dans un jeu musical qui ne dérogeait pas au style de départ, celui par lequel il s'est construit une notoriété internationale. Et l'instant d'un concert, le groupe a vitalisé l'essence de ce patrimoine, qu'est le diwan, même s'il l'a associé à d'autres influences, comme le rock ou la folk. «Lemchaheb» a été comparé, à l'époque, aux «Sex Pistols», groupe de punk anglais formé en 1975 à Londres connus pour être les initiateurs du mouvement punk au Royaume-Uni. Le groupe est connu pour être inscrit dans des luttes engagées, puisqu'il use d'un verbe plein d'énergie et de textes francs, directs et sans concession (il dénonçait à l'époque les excès du régime politique marocain, ce qui lui a valu d'ailleurs sa disparition dans les années 1980). Plus tôt dans la soirée, les tbel (tambours) des jeunes musiciens de «Diwan Gnawa El-Kandoussia» avaient annoncé l'ouverture du festival avec un spectacle dynamique émanant de la tradition diwan dans ses aspects chorégraphiques et musicaux les plus authentiques. Ce jeune groupe, originaire de la localité de Kenadsa a brillé sur la scène par une prestation traditionnelle présentant toutes les caractéristiques d'un bon spectacle musical. La jeune formation a réussi, l'instant de son passage sur scène, à émerveiller le public par son assurance, la puissance du son et la justesse de son interprétation. Ces jeunes amateurs de diwan ont présenté un jeu irréprochable, remarquable, étonnant. En effet, le jeu était puissant au «tbel» comme au «goumbri» en plus d'une grande maîtrise au chant des bradjs et de la danse koyo traditionnelle pratiquée dans le diwan. Le 8e Festival international de musique diwan se poursuivra jusqu'au 27 août au théâtre de verdure Saïd-Mekbel du Bois des arcades avec encore à l'affiche trois autres lauréats du festival national, «Lemma Becharia», «Ifrikya Spirit», Hamid El-Kasri (Maroc), «Bassekou Kouyaté & N'goni Ba» (Mali), Richard Bona (Cameroun), «Malted Milk & Green» (France-USA).