Décision n De nouvelles mesures viennent d'être prises par le ministère de l'Agriculture pour sauvegarder les intérêts des éleveurs et à garantir un fonctionnement équitable de la filière lait. En réponse à l'urgence de la situation des éleveurs, qui font face depuis plusieurs mois à des contraintes liées à l'accès aux aliments de bétail, aux lenteurs enregistrées dans le paiement des primes de soutien aux producteurs du lait cru ainsi qu'à la révision du prix de cession du lait cru auprès des laiteries, des mesures de court et moyen termes ont été arrêtées par le département de Sid Ahmed Ferroukhi. Ces mesures seront accompagnées par un mécanisme de suivi et de contrôle qui impliquera l'interprofession du lait. Après un long débat entre le ministre du secteur et les représentants des éleveurs laitiers, un consensus a été obtenu sur la base d'une démarche définie et un calendrier arrêté en collaboration avec l'interprofession, afin de mettre en place les mécanismes de sauvegarde des intérêts des éleveurs laitiers. Il s'agit aussi de garantir un fonctionnement «économique et équitable» de la filière lait, et ce, dans l'objectif d'assurer l'intégration de la production nationale et la réduction des importations du lait. Il faut savoir que l'Algérie est classée parmi les plus gros consommateurs de lait au monde avec 130 litres par habitant dont 60% de ses besoins sont importés. Cette situation fait de notre pays le deuxième importateur mondial avec 330 000 tonnes de poudre de lait. Pour réduire de cette dépendance vis-à-vis des marchés extérieurs, le ministère s'est engagé à soutenir davantage les éleveurs. Il s'agit de mettre en place à court terme des mécanismes d'approvisionnement direct, en aliments de bétail des éleveurs laitiers auprès des minoteries et de décentraliser le dispositif de soutien à l'effet d'améliorer son efficacité et de réduire les délais de paiement des primes. Concernant la révision du prix du lait cru, les deux parties ont convenu d'engager des négociations entre les éleveurs et les transformateurs (laiteries) en vue de déterminer un nouveau prix de référence qui prendra en considération les conditions des producteurs du lait cru. A moyen terme, les nouvelles mesures porteront sur l'examen des moyens d'optimiser le dispositif actuel de soutien, notamment la révision de la nomenclature de soutien, le mode opératoire et la promotion du crédit fédératif. Le ministère ambitionne dans ce cadre aussi de finaliser l'organisation et la structuration de la filière lait aux niveaux local, régional et national et de mettre en œuvre avant la fin de l'année 2015, un programme de développement et d'intégration de la production nationale du lait. En effet, les éleveurs estiment le coût de revient d'un litre de lait cru à plus de 70 DA, alors que ce produit est cédé aux transformateur à 45 DA/litre, ce qui a poussé un certain nombre d'entre-eux à vendre leur cheptel laitier aux abattoirs. Si la production nationale de lait a nettement progressé depuis la fin des années 2000, elle demeure atomisée par le manque de ressources fourragères, les conditions d'élevage difficiles et le manque d'accompagnement technique des éleveurs.