Décollage n Un bateau est en perdition dans les îles grecques. Des centaines de personnes luttent pour survivre en pleine tempête… Au péril de leur vie certains deviennent des héros. «Il faut l'aider !», crie une des naufragés. D'autres sont prêts à tout pour s'en sortir. «Ne la laissez pas approcher, elle va nous tuer !», lance un autre. L'enquête dévoile un incroyable enchainement d'événements. Des erreurs sans gravités aux conséquences mortelles. Un ferry rempli de voyageurs traverse une tempête. «C'est quoi ça ?», dit une passagère. A quelques kilomètres du rivage, le navire coule au milieu d'une mer démontée. «Il y avait un trou. Le bateau allait couler. Et il allait couler vite», raconte une passagère. Une grande opération de sauvetage est organisée. Des hommes risquent leurs propres vies. «Je ne veux jamais revivre cette situation parce que c'était terrifiant», dit un des secouristes. «J'ai eu le temps de me dire que c'était la fin», raconte une passagère. «C'était comme un cataclysme. On aurait dit que la fin du monde était arrivé», renchérie un autre. Pour la Grèce, c'est une tragédie nationale. La pire catastrophe maritime des trente dernières années. L'enquête va durer plusieurs mois et soulever une question effrayante : les bateaux sur lesquels nous naviguons sont-ils sûrs ? Athènes, la capitale Grec est une métropole extraordinaire dont les trois mille ans d'histoire reposent sur son accès à la méditerranée. Au Pyrée, le quartier du port, on peut assister au ballet ininterrompu des ferrys qui desservent les quelques 200 îles dispersées à travers la mer Egée. Pour les touristes c'est ici que commence l'aventure. Nous sommes le mardi 26 septembre 2000. «Je ne la sentais pas cette journée». Christine Chanone et Heidi Hart sont deux amies de Seattle. Elles ont acheté des billets de ferry pour l'île de Paros à 166 kilomètres au sud-est d'Athènes. Christine, 32 ans est institutrice en maternelle. Heidi, 26 ans vient de terminer ses études de gestion commerciale. La journée a mal commencé pour les deux jeunes femmes qui avaient prévu d'aller à Santorin, tout au sud. «On avait un peu trop profité d'Athènes, la veille, du coup, on a raté le bateau pour Santorin» dit Heidi. «Je n'avais jamais entendu parler de Paros. J'ai demandé où c'était sur la carte. Et puis j'ai dit : tant pis, peu importe, c'est le prochain bateau on y va. C'était un pur hasard», lance de son côté Christine. A suivre