Résolution n Les grandes puissances, cherchant à mettre un terme au conflit en Syrie, ont fait adopter à l'ONU hier, vendredi, une résolution appelant à un cessez-le-feu et à des négociations de paix dès début janvier 2016. La résolution a été adoptée à l'unanimité des quinze membres du Conseil, y compris la Russie. Ils se sont réunis au niveau des chefs de la diplomatie sous la présidence de l'Américain John Kerry. Ce texte «envoie un message clair à tous pour dire qu'il est temps de mettre fin aux tueries en Syrie», a affirmé M. Kerry. Il s'est dit «sans illusions» sur la difficulté de la tâche, mais a salué un «degré d'unité sans précédent» des grandes puissances. Dans un nouvel effort pour mettre fin à un conflit qui a fait plus de 250 000 morts et des millions de réfugiés en quatre ans et demi, le Conseil de sécurité a demandé au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, de «réunir des représentants du gouvernement syrien et de l'opposition, afin qu'ils entament d'urgence des négociations formelles sur un processus de transition politique». L'objectif est que ces discussions commencent «au début de janvier 2016» et coincident avec un cessez-le-feu sur l'ensemble du territoire syrien. Le Conseil «confirme son soutien au Communiqué de Genève» de juin 2012 sur une transition politique en Syrie et «entérine les déclarations de Vienne». La résolution reprend tous les éléments de la feuille de route mise au point par les grandes puissances lors de leurs réunions en octobre et novembre à Vienne. Une troisième réunion de ce processus de Vienne s'est tenue hier, vendredi, dans un grand hôtel de New York, en présence des ministres des Affaires étrangères de 17 pays. Outre la rencontre opposition-gouvernement et un cessez-le-feu, la feuille de route de Vienne prévoit un gouvernement de transition dans les six mois, ainsi que des élections dans les 18 mois. La résolution demande à l'ONU de préparer dans un délai d'un mois des «options» pour mettre en place un «mécanisme de surveillance et de vérification» du cessez-le-feu. Elle précise que le cessez-le-feu «ne s'appliquera pas aux actions offensives ou défensives» contre les groupes extrémistes comme l'Etat islamique (EI) et le front Al-Nosra. Le Conseil appelle à ce propos à «éradiquer le refuge qu'ils ont établi» en Syrie, en référence aux vastes territoires tenus par l'EI. Le projet ne dit rien du sort qui serait réservé dans la transition politique au président Bachar al-Assad, dont les Occidentaux souhaitent le départ contrairement à la Russie. Cette divergence est un des principaux obstacles à un règlement. Autre point délicat, la liste des groupes «terroristes» à exclure du processus de paix. La Jordanie a annoncé qu'elle avait présenté une «matrice» reflétant les différentes positions des 17 pays du Groupe de soutien, qui ont soumis des listes différentes des factions armées qu'ils jugent terroristes sur le terrain.