La guerre en Syrie est de nouveau débattue à l'ONU avec la participation des grandes puissances qui se sont retrouvées depuis hier à New York, en quête d'une résolution du Conseil de sécurité qui entérine un plan américano-russe ambitieux pour un cessez-le-feu et un règlement politique. Dix-sept pays, dont les Etats-Unis, la Russie, l'Arabie saoudite et l'Iran, et trois organisations multilatérales, ONU, UE et Ligue arabe, se réunissent pour la troisième fois depuis fin octobre au sein du Groupe international de soutien à la Syrie, dans le cadre du processus diplomatique de Vienne qui a accouché le 14 novembre d'une feuille de route pour la Syrie. Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, s'est déplacé, il y a quelques jours, à Moscou où il a rencontré le ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov, et le président russe Vladimir Poutine. La Russie et les Etats-Unis se sont mis d'accord, au cours de cette rencontre, sur la nécessité de trouver une solution pacifique qui mettrait fin au conflit en Syrie. L'ONU prévoit une rencontre à compter du 1er janvier entre représentants de l'opposition et du gouvernement, un gouvernement de transition dans les six mois, des élections dans les 18 mois et un projet de cessez-le-feu après quatre ans et demi d'un terrible conflit qui a fait plus de 250 000 morts et des millions de réfugiés dans les pays voisins et en Europe. Cité par des medias, le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, présent à New York, a estimé que «le pas le plus important à faire est de continuer d'avancer vers un réel cessez-le-feu (...) entre les groupes de l'opposition armée et les forces de sécurité du régime d'Assad». «Il s'agit maintenant, ici à New York, que nous harmonisons autant que possible les positions de l'opposition avec ce que nous avons discuté au niveau politique à Vienne», a-t-il ajouté dans une déclaration diffusée par son ministère. Le sort du président Bachar Al Assad demeure le principal obstacle à une sortie de crise. Nombre de pays exigent le départ de Bachar Al Assad «dans le cadre de la résolution du conflit», tandis que d'autres, dont la Russie, refusent de décider à la place du peuple syrien. Dans une interview à une chaîne néerlandaise, ce dernier a affirmé jeudi soir que la guerre pourrait cesser dans moins d'un an» si les pays responsables agissent contre l'afflux de combattants étrangers qui se regroupent en Syrie. Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a assuré mardi à Moscou au président russe, Vladimir Poutine, que Washington «ne cherchait pas de changement de régime». Les deux pays souhaitent trouver une solution politique et l'instauration d'un cessez-le-feu en Syrie pour se concentrer sur la lutte contre Daech. Moscou et Washington s'opposent aussi aux organisations devant être considérées comme «terroristes», donc exclus a priori du processus politique. La Jordanie, chargée de dresser cette liste, doit rendre compte de ses travaux à New York. Coopération entre les services de renseignements syriens et allemands Le quotidien allemand «Bild», écrit que «les services de renseignements extérieurs allemands, le BND, collaborent de nouveau avec leurs homologues syriens». Le BND souhaiterait même rouvrir dès que possible une antenne à Damas afin que des collaborateurs stationnent durablement dans ce pays, poursuit «Bild». Les préparatifs à l'ouverture de cette antenne, connus du gouvernement, sont en cours, affirme le tabloïd, selon lequel les agents allemands pourraient emménager dans l'ambassade allemande fermée depuis 2012. Le nombre impressionnant de terroristes occidentaux, partis en Syrie et en Irak pour renforcer les rangs de Daech et de «Djabhat El Nosra», inquiète ces pays. Coopérer avec les services de renseignements syriens peut, pour les Occidentaux, être d'une grande utilité, puisque chaque pays peut obtenir des renseignements sur ses terroristes et leur nombre. La rupture des relations diplomatiques entre la Syrie et nombre de pays n'aide pas à la lutte contre l'organisation terroriste Daech.