Avis n Une coproduction permet à un film d'être vu dans plusieurs pays, puisqu'il s'inscrit dans un circuit de diffusion et de distribution international. Ce qui fait défaut au cinéma algérien, c'est-à-dire si notre cinéma peine à renaître de ses cendres, à reconquérir son âge d'or, ce prestigieux passé, celui des années 1970 et 1980, c'est parce qu'il n'existe pas vraiment une volonté politique ; il y a un désengagement de l'Etat. C'est ce que regrette la jeune génération de réalisateurs, bien soucieuse de l'avenir de la pratique cinématographique en Algérie. Karim Moussaoui, qui a signé des court métrages, à l'exemple de «Petit déjeuner», «Ce qu'on doit faire», «Les Jours d'avant», déclare qu' en l'absence d'une politique de financement, il se tourne vers une stratégie de financement qui lui permet de réaliser des films. Il s'agit là de la coproduction qui, selon le jeune cinéaste, «garantit une meilleure visibilité». Il explique que la coproduction est une réalité mondiale et ne concerne pas uniquement l'Algérie. «Depuis les années 1990, des coproductions ont commencé à émerger, alors qu'avant il n'en existait pas», dit-il. Et de poursuivre : «Des fonds qui misent sur trois ou quatre films cela n'existe plus. Ces fonds essayent plutôt de miser sur plusieurs films pour avoir un large public. D'où la nécessité d'avoir d'autres partenaires dans d'autres pays.»Autrement dit, une coproduction permet –comme cela l'a été signalé– à un film d'être vu dans plusieurs pays, puisqu'il s'inscrit dans un circuit de diffusion et de distribution international. Toutefois, Karim Moussaoui avoue que c'est assez compliqué de trouver des financements. Car il faut rentrer dans la logique des producteurs. De son côté, Bahia Bencheikh El Fegoun, réalisatrice et l'auteure de «C'est à Constantine» et de«Nous, dehors», estime que la question du financement est très importante. Pour elle, «aller chercher les fonds au Liban, ou encore ailleurs dans le monde, est une excellente initiative», parce que cela permet au réalisateur d'assurer la promotion de son film à l'étranger et d'avoir plus de reconnaissance médiatique. Quant à Hassan Ferhani, qui a signé plusieurs documentaires, dont «Fi rassi rond-point» (Dans ma tête un rond-point), un film qui a été primé plusieurs fois à l'étranger et aussi à Alger lors du dernier Festival international du cinéma d'Alger, dont la 6e édition s'est déroulée du 12 au 19 décembre, explique que la coproduction est quelque chose de bien parce qu'elle donne la chance surtout aux jeunes réalisateurs de réaliser leur rêve, à savoir faire des films, et prouver qu'ls en sont capables. La coproduction s'avère une alternative pour ces jeunes réalisateurs qui trouvent des difficultés à concrétiser leurs projets. Tous, même s'ils sont motivés par «cette nécessité de faire du cinéma», s'accordent à dire que «c'est compliqué de faire un film», car «nous sommes dans un système qui obéit au seul raisonnement des producteurs» qui, eux, décident quel cinéaste mérite d'être encouragé. Chose que les jeunes réalisateurs déplorent, car ce qui fait la valeur d'un cinéaste c'est bien son talent et sa capacité créative de faire un film. Et c'est au public qui vient voir le film d'en juger.