Alger Un logement ? Un terrain ? Pas de problème. L?«officier de police» qui n?en était pas un a trouvé la combine et le filon pour filouter des victimes crédules. La crise du logement que connaît notre pays, tout le monde le sait, est d?une ampleur dramatique. Cet état de fait n?a pas manqué de donner des idées à des escrocs, prêts à tout pour s?enrichir sur le dos de pauvres citoyens crédules. Le gain facile tente tellement, au point de faire oublier les principes. Le tribunal d?Alger, le 19 septembre 2004, a eu à statuer sur une affaire d?escroquerie et d?usurpation d?identité ; un policier n?a pas hésité à se faire passer pour un officier de police pour mieux duper des personnes en quête désespérée de logement. Le 10 janvier 2003, quatre victimes de cet imposteur se sont présentées à la gendarmerie pour porter plainte. Elles accusaient le soi-disant officier de police de les avoir escroquées avec la complicité de l?ex-directeur de l?agence foncière, qui se trouve sous les verrous pour une autre affaire. L?escroc se faisait passer pour un officier de police et les assurait qu?il était en mesure de leur procurer des logements grâce à «ses bonnes relations avec le directeur de l?agence». Mises en confiance, les quatre personnes lui avaient procuré une certaine somme d?argent et des dossiers administratifs. Pour les mettre davantage en confiance, il leur délivrait un reçu de versement de la dite agence. C?est bien plus tard que ses victimes se rendaient compte de la supercherie. Quant à lui, il demandait de compléter le versement. La deuxième victime, elle, a dû verser une première tranche de 15 millions de centimes, convaincu d?obtenir un logement. Mais à son grand désarroi, le logement attribué appartenait déjà à une troisième victime. Cet officier de police arnaquera également une quatrième victime, à qui il attribuera deux lots de terrain en contrepartie d?un premier versement de 10 millions. Cette fois, c?est l?agence elle-même qui contestera la légalité de la transaction. L?actuel directeur de l?agence a reconnu que l?escroc, qui était en fait un policier, était un habitué des lieux. Il était l?intermédiaire entre l?ex-directeur et d?éventuels clients. L?affaire a été reportée en raison de l?absence de l?ex-directeur, considéré comme témoin principal.