Paradoxe n Selon une classification faite par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, 62% des communes (958 sur 1 541) sont classées «pauvres», alors que les communes «riches» ne dépassent pas les 7%. Ces chiffres ont été révélés par le directeur des finances locales à la Direction générale des collectivités locales de ce ministère, Azzedine Kerri, lors du séminaire d'assistance technique et d'échange d'informations co-organisé par le Programme d'appui à la mise en œuvre de l'Accord d'association avec l'Union européenne (P3A) et le ministère de l'Intérieur. Selon M. Kerri, l'une des caractéristiques principales de ces communes classées pauvres est qu'elles sont toutes à vocation agricole ou pastorale. En termes de population, 13% de l'ensemble des communes ont moins de 5 000 habitants, 26% comptent entre 5 000 et 10 000 habitants, 53% ont entre 10 000 et 50 000 habitants, 5% entre 50 000 et 100 000 habitants alors que 3% des communes comptent plus de 100 000 habitants. Mais grâce à la formule de péréquation, qui est une subvention accordée par la Caisse de garantie des collectivités locales (ex-FCCL) pour couvrir les dépenses obligatoires des collectivités locales, aucune commune du pays n'est déficitaire depuis 2010, a précisé le même responsable. Cependant, le ratio de richesse pris en considération dans ce classement est «assez limité et ne reflète pas vraiment la puissance financière de la commune», a considéré une autre cadre de ce ministère. «Il y a des communes qui ont de très faibles ressources mais dont la population est également faible et, en fonction de ce ratio, elles ne peuvent donc prétendre à la subvention de cette caisse de garantie», a expliqué de son côté, la sous-directrice des ressources locales au même ministère, Fatiha Guerrache, en marge de cette rencontre précisant que le décret de 2014 régissant cette caisse élargit, toutefois, les éléments de calcul de la péréquation à d'autres critères, et ce, en plus des paramètres démographiques et financiers. Ainsi, d'autres critères tels que la superficie de la commune, le volume de ses plans communaux de développement (PCD), le taux de raccordement à l'électricité et au gaz ou encore le niveau de collecte des produits domaniaux peuvent ainsi être introduits pour le calcul du ratio, a-t-elle suggéré. Au cours de ce séminaire, il a été mis l'accent sur l'inadéquation entre les charges des collectivités locales et les moyens dont elles disposent. A l'origine de ce dysfonctionnement, le directeur des finances locales à la Direction générale des collectivités locales au ministère de l'Intérieur, a évoqué notamment la faiblesse des ressources humaines des collectivités et le chevauchement qui existe entre leurs missions et celles de l'Etat.