Situation n Le palais Aziza, un monument historique situé dans la commune de Beni Tamou (Blida), est en proie à une forte dégradation … Une situation qui fait suite aux modifications subies dans sa structure originale de la part de familles qui le squattent depuis l'Indépendance faute d'une volonté pour sa restitution en vue d'en faire un musée dédié aux générations futures. Ce palais est d'une importance extrême, car considéré comme l'unique monument historique de la wilaya, qui a résisté au séisme de 1825 qui avait détruit toutes les bâtisses de l'époque, à l'exception de ce monument édifié par les Turcs selon des normes parasismiques fort similaires à celles actuellement en vigueur, selon des spécialistes du domaine. L'édification du palais Aziza remonte à l'époque ottomane, précisément au début du 18e siècle. Il a été construit par le Dey Mustapha Pacha pour sa fille unique, Aziza. Objet de convoitises, cette bâtisse fut occupée, dès l'Indépendance, par de nombreuses familles qui y ont élu domicile, avant de procéder à des modifications ayant défiguré la structure originale du palais, dont les murs et les toitures sont aujourd'hui menacés d'effondrement. Aujourd'hui encore, il est aisé pour le visiteur de ce monument historique, sis à 6 km du chef-lieu de wilaya, de constater de visu les profondes modifications subies par la structure de ce palais, s'étalant sur une surface de 560 m2. A titre d'exemple, un mur a été érigé au milieu du couloir du premier étage, ainsi que des escaliers dans la cour du palais, qui n'existaient nullement auparavant, ou encore la fermeture des portes en voûte afin de séparer les familles y habitant, a-t-on constaté. L'énorme portail du palais (3,25m de hauteur sur 2,90 m de largeur) fait en bois de cèdre a, lui aussi, subi les aléas du temps, au même titre que ses fenêtres, ses larges murs en pierre et ses larges colonnes de soutènement. Selon la chargée de la section locale de l'Office national de gestion et exploitation des biens culturels, Boudhraâ Rafika, la bâtisse avait été exploitée au début du colonialisme français, en tant qu'une prison centrale. Les détenus de cette prison étaient exploités, à l'époque, dans la réalisation de routes, de travaux hydrauliques et d'agriculture, a-t-elle expliqué. Elle fut, ensuite, transformée en caserne militaire, au déclenchement de la guerre de Libération nationale, avant de devenir une résidence pour le parachutiste sanguinaire Lagarde, jusqu'en 1962, a-t-elle ajouté. Aussi, son architecture est fort similaire à celle du palais Aziza de La Casbah d'Alger. Le palais servait de résidence de vacances pour la famille du Dey, qui y trouvait un espace naturel privilégié, entouré d'orangers et de bigaradiers, et disposant de toutes les commodités nécessaires pour la cour.