Recettes n «C'est de la bonne nourriture, père. Ce sont des recettes que j'ai prises d'Internet ! C'est plein de vitamines… Attends, il y a aussi des quiches avec de la tomate, de l'oignon et du poulet.» Abdenour, un brave milliardaire de 55 ans, avant de sortir ce matin-là pour vaquer à ses occupations quotidiennes s'approcha de sa femme âgée, elle de 46 ans, et lui dit : - Fais-moi plaisir, ya m'ra et prépare-nous du couscous pour le dîner. Mais pas n'importe quel couscous. Je veux du couscous comme je l'aime. Avec de la sauce blanche et des haricots secs, tu sais ces haricots avec un point noir et un peu de «qeddid» (viande sèche salée). La mère de famille répondit sur un ton évasif et quelque peu ironique : - D'accord, d'accord, du couscous pour le maître des lieux ! Cela irrita Abdenour qui répliqua aussitôt : - Je ne te demande pas l'impossible, Razika ! Je ne te demande pas l'impossible… - Je sais, je sais…Tu ne demandes jamais l'impossible. Bien que tu sois milliardaire, tu es resté modeste et tu ne cesses de me réclamer des plats des pauvres ! - Razika, maudis Satan qui te fait parler ainsi. Cela fait trois mois que tu ne nous as pas fait de couscous… - Ce n'est pas vrai… Je l'ai fait il y a une quinzaine de jours… - Oui, mais avec de la viande d'agneau… Mais moi ce que je veux, c'est un couscous simple comme le préparait ma défunte mère. Un couscous qui me rappelle mon enfance… - Ah ! Abdenour, tu es impossible ! Tu aimes te rappeler la misère de ton enfance. - Oui, j'aime me rappeler ce que j'étais parce que cela m'incite à être prudent dans tout ce que j'entreprends pour ne pas retomber dans cette misère… Tu comprends…? - Je comprends, je comprends, répondit la mère de famille sur un ton carrément désagréable cette fois-ci. Abdenour la fixa du regard un bon moment, voulut lui dire qu'il ne l'avait jamais entendue dire «hamdoullah» puis, il se ravisa, haussa les épaules et s'en alla. A suivre…