Résumé : Razika n'est pas chaude à l'idée que Yasmina la quitte pour se marier. Elle aimerait bien la voir chez elle et heureuse, mais pas trop loin. Elle décide avant tout d'en parler à sa fille. 51eme partie Razika devient pensive tout d'un coup, avant de demander : - Je ne comprends pas, Mouhoub, ton neveu, veut épouser Yasmina, mais, mais l'a-t-il déjà vue ? Malika sourit : - Mais, bien sûr. Ils se sont rencontrés au seuil de la porte, la dernière fois où elle est venue chez-moi. - Oh, mon Dieu ! Si son père venait à l'apprendre ! - S'il te plaît, arrêtes avec toutes ces appréhensions qui n'ont pas de fondement. Ces jeunes gens n'ont rien fait de mal. Et vois-tu, comme Mouhoub est attiré par ta fille, il n'a pas hésité à m'en parler le jour même. Yasmina revient avec du café et des gâteaux, qu'elle dépose sur une petite table, avant de venir s'asseoir auprès de sa maman. Elle trouve les deux femmes bien silencieuses, et se demande de quoi elles avaient discuté auparavant. Mais quelque chose en elle lui disait qu'il y avait anguille sous roche. Le regard triste de sa mère ne lui avait pas échappé. Après le départ de sa voisine, Razika, ne sachant par quel bout commencer, se met à tourner en rond. Elle traverse toutes les pièces du rez-de-chaussée, puis remonte sur la terrasse et enfin redescend au jardin pour aspirer une longue bouffée d'air, avant de revenir vers sa fille. Elle avait une boule dans l'estomac et une migraine qui menaçait de l'anéantir. Yasmina avait pris un livre et s'était réfugiée dans sa chambre. Razika vint s'asseoir auprès d'elle, et lui entoure les épaules : - Oh ! Yasmina, ma fille. Des larmes coulaient sur ses joues, et Yasmina dépose son livre pour regarder sa mère : - Que se passe-t-il maman ? Quelqu'un est-il malade ? Sa mère lui fait un signe de négation : - En fait, c'est moi qui suis malade… Yasmina… oh ! Yasmina… Je n'aimerais pas que tu partes aussi loin. Intriguée, la jeune fille touche le front de sa mère : - Tu vas bien maman ? Razika renifle plusieurs fois puis se mouche et s'essuie les yeux avant de répondre : - Vois-tu ma fille, il y a des moments dans la vie où des décisions importantes doivent se prendre. - Oui, je le sais. - Eh bien ! voilà. Tu dois prendre une importante décision aujourd'hui, Yasmina. Il est écrit que tu dois me quitter pour te marier et fonder un foyer. Yasmina se redresse sur son lit : - Tu, tu..., que racontes–tu mère ? - Eh bien ! quelqu'un veut demander ta main. - Quelqu'un ? Qui est-ce ? - Un homme bien en tous points et… - Qui est cet homme maman, le connais–tu ? - Non... J'avoue que… - Tu connais mon opinion sur les hommes. Tu sais bien que je refuse d'épouser un homme qui n'est pas instruit, et si mon père m'y contraint, je saurai quoi faire. - Que vas–tu faire petite malheureuse ? - Je saurais quoi faire. Mieux vaut mourir que vivre avec un homme que je ne pourrai ni aimer ni respecter. Razika se frappe la poitrine : - Que Dieu nous préserve de tous ces malheurs, ma fille. Non, tu n'auras rien à faire, car l'homme qui veut demander ta main est fort instruit. Mais, il y a un inconvénient. Elle se tut et regarda sa fille qui attendait la suite : - Il, il habite loin d'ici. Yasmina interroge sa mère des yeux et cette dernière poursuit : - Il habite de l'autre côté de la mer. - Tu veux dire en France ? Razika hoche la tête et se remet à pleurer : - Oui… C'est le neveu de Malika. Il veut t'épouser et t'emmener vivre avec lui à Marseille. La neveu de Malika ? Yasmina sentit un vertige, puis une bouffée de chaleur s'emparer de tout son corps. Le neveu de Malika, est-ce, est-ce… Des idées s'embrouillèrent dans son esprit. Elle pâlit et sa mère s'en rendit compte : - Qu'as–tu Yasmina ? Tu ne te sens pas bien ma fille ? Y. H. (À suivre)