Désappointement n Les consommateurs algériens, qui attendaient impatiemment ce rendez-vous pour acheter un véhicule neuf, ont été extrêmement déçus de voir un salon vidé de sa substance. Beaucoup de clients, qui s'attendaient à des promotions, sont finalement restés sur leur faim. «Pas de remise, pas de facilités… il n'y a aucun avantage cette année» , déplore Mohamed qui voulait profiter de cette occasion pour acheter une nouvelle voiture au Salon international de l'automobile inauguré jeudi au Palais des expositions avec la participation de 34 exposants dont quinze concessionnaires. La déception est la même, chez d'autres visiteurs. «Un salon sans automobile !» s'exclame Faycal de Tipasa. Tout le monde a dû constater aussi que le nombre de concessionnaires a sensiblement été réduit en raison du retard accusé dans la délivrance des licences d'importation qui a fermement pénalisé les ventes. La plupart des visiteurs ont été grandement surpris par l'absence de nouvelles marques et surtout par la flambée des prix des véhicules exposés dans ce salon. « Il n'y a aucune nouveauté pour cette nouvelle édition !», a regretté Djamel d'Alger qui s'attendait à voir de nouvelles gammes plus attirantes pour ce printemps. Le problème ne réside pas uniquement dans la hausse des prix, il y a aussi l'autre problème lié au délai de livraison qui, selon les clients, «n'est pas raisonnable». «Une fois qu'on passe la commande chez le concessionnaire, il faut attendre, peut-être, huit mois pour avoir un véhicule de marque européenne ou allemande» , déplorent les visiteurs de ce salon. Le nombre de commandes chez les concessionnaires devait être, sans nul doute, insignifiant cette année. Les professionnels ont estimé que «l'objectif principal de ce salon n'est pas d'optimiser la commercialisation, mais de présenter certaines nouvelles marques» . Il faut dire que le Salon intervient cette année dans un contexte de crise en raison des importations toujours bloquées. La particularité de cette édition est qu'elle coïncide avec l'instauration des licences d'importation des véhicules dans le but de mettre fin à l'emballement des importations et assainir le marché de l'automobile qui s'était caractérisé par de profonds dysfonctionnements et des pratiques illégales durant les années précédentes. Le contingent global des importations des véhicules a été fixé à 152 000 unités en 2016, rappelle-t-on. «Nous aimerions que les choses se fassent rapidement pour que nous puissions travailler dans de bonnes conditions», souligne le concessionnaire d'une marque asiatique. En 2015, la facture des importations algériennes de véhicules s'est chiffrée à 3,14 milliards de dollars en contre 5,7 milliards en 2014, soit une baisse de près de 45%. Le nombre des véhicules importés a également connu une importante baisse en s'établissant à 265 523 unités en 2015 contre 417 913 en 2014 (-36,5%).