Personnage n Phénomène de foire ou animal politique, le parti républicain ne sait plus sur quel pied danser avec cet amuseur qui n'a pas hésité à s'afficher publiquement avec le responsable du Klux Klux Klan. Quelque chose a changé dans le débat public américain : le discours populiste servi à grande échelle depuis plusieurs mois par Donald Trump aux souches moyennes. L'Amérique profonde est réveillée chaque matin par un bonimenteur de foire qui flatte ses fantasmes en lui rappelant son origine blanche. Il peut tout se permettre dans ce registre le candidat Trump. Il n'a besoin de chèque de personne, il finance intégralement sa campagne et son avion personnel le même où il veut et quand il veut. L'écouter pour un américain Lambda est un pur régal, il dit ce qu'il pense, ne passe pas par quatre chemins et fonce droit au but comme un taureau. Il n'a trempé dans aucune affaire et n'a jamais été compromis par un quelconque scandale. Sa femme, un mannequin d'un pays de l'est qu'il présente systématiquement aux foules en lui donnant quelques claques au derrière, n'a pas hésité à le dire aux médias. "C'est l'homme qu'il me fallait et c'est l'homme qu'il faut à l'Amérique". Qu'a-t-il de spécial Mister Trump pour qu'on accourt aussitôt à ses soirées électorales ? Rien sinon un extraordinaire bagou qui ne fait pas dans la dentelle ni dans les nuances. Il dit les choses comme elles viennent Monsieur Tump sans prendre de gants ou s'excuser auprès du public. Il n'aime pas les latino-américains et il le dit «Les Mexicains nous envoient la lie de leur société c'est-à-dire des tueurs, des violeurs, des voleurs et des trafiquants de drogue». «Il faut à tout prix nous débarrasser de ces gens en construisant un immense mur quasiment infranchissable et indestructible entre nos deux frontières. C'est la seule manière pour nous préserver de ces gens-là». Le pape François alors en partance pour l'argentine pour 4 jours et qui a entendu ces propos dans l'avion qui le menait à Buenos Aires lui a vertement répliqué «les Chrétiens qui aiment Dieu construisent des ponts pour se rapprocher, ils ne construisent pas des murs pour se disperser». Phénomène de foire ou animal politique, le parti républicain ne sait plus sur quels pieds danser avec cet amuseur qui n'a pas hésité à s'afficher publiquement avec le responsable du Klux Klux Klan. Le geste est significatif et renseigne sur le degré de racisme de Trump qui n'a jamais caché son pendant et sa préférence pour la race blanche. Il séduit ses troupes, les irrite parfois, les fait sourire, Trump est un mélange de Jean qui pleure et de Jean qui rit, mieux un mélange de Coluche et de Tapie. C'est vous dire qu'il est capable de toutes les explosions pourvu qu'on en parle. I.Z