Politique n Le gouvernement prend des mesures nécessaires pour la lutte contre le phénomène à commencer par le plan d'alerte lancé dès le signalement d'un cas d'enlèvement d'un enfant. Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, a fait part jeudi de «15 enlèvements d'enfant avec homicide volontaire, agression sexuelle ou demande de rançon enregistrés en 2015». M. Louh qui répondait à la question d'un membre du Conseil de la nation concernant plus de 200 mineurs qui auraient été enlevés en 2015 et les mesures adoptées face au phénomène d'enlèvement d'enfants, a affirmé que ce chiffre était exagéré. Le ministre qui s'est appuyé sur les statistiques judiciaires «exactes» qui font état de 15 enlèvements, a appelé à éviter l'alarmisme médiatique et à aborder le phénomène avec objectivité. «Souvent des chiffres sont avancés sur des cas d'enlèvement alors qu'il s'avère, après enquête, qu'il s'agit de disparitions volontaires pour des motifs familiaux ou scolaires, ou d'accidents», a-t-il dit. De telles affaires sont traitées avec toute l'efficacité requise dès l'étape des investigations et les auteurs de tels méfaits sont passibles de peines fermes allant de 20 ans de prison à la réclusion criminelle à perpétuité ou encore à la peine capitale, a ajouté le garde des Sceaux. Après avoir passé en revue les dispositions législatives adoptées en matière de protection de l'enfant, M. Louh a rappelé les principales mesures proposées pour juguler le phénomène y compris la mise en place d'un «plan d'alerte» qui sera lancé dès le signalement d'une disparition ou d'un enlèvement d'enfant. Un groupe de travail regroupant différents secteurs concernés dont l'intérieur, les transports, la communication, le commandement de la Gendarmerie nationale et de la Sûreté nationale, élabore ce plan d'alerte qui sera mis en place sous la supervision du procureur de la République en vue d'une intervention rapide, a-t-il fait savoir. Pour éviter que le mineur ne subisse le moindre préjudice, il n'est plus question d'attendre 48 heures avant d'engager les investigations et les recherches. Le plan d'alerte sera lancé immédiatement, a-t-il encore assuré. «Le système d'alerte kidnapping est la solution pour résoudre le phénomène d'enlèvement, d'autant, que tout se joue aux premières heures qui suivent l'enlèvement», estime-t-on. Ce système veut dire : des plans de recherche immédiate, diffusion de photos, des barrages, des périmètres de sécurité, l'alerte à tous les niveaux à travers les médias, les radios etc... Ce phénomène d'enlèvement ne cesse de prendre de l'ampleur dans notre société. Le dernier fait en date est celui du petit Mohamed Nadjib, âgé à peine de 9 ans retrouvé mort cette année (7 mars) à Ben Badis (wilaya Sidi Bel-Abbès) . C'est la seconde fois, en l'espace de trois mois, que cette commune enregistre ce genre de crime horrible contre des innocents. Le même drame a été enregistré à Alger l'année passée. Qui d'entre nous ne se souvient pas d'Amine Yarichène enlevé le 21 octobre 2015 près de son domicile à Dely Ibrahim. Heureusement et grâce aux efforts des services de la police, il a pu être libéré des mains de ses ravisseurs quelques jours après sa séquestration dans une résidence à Mohamadia (Alger).