Bilums papous, furoshikis japonais, filets à provisions, sacs plastiques ou de luxe, sacs divinatoires africains ou bourses à reliques du Moyen-Age... L'exposition «Le cas du sac» à l'Union centrale des arts décoratifs, à Paris, est une géographie planétaire du sac à travers les âges et les civilisations. Du 6 octobre au 20 février, plus de 300 pièces d'origines les plus variées vont dialoguer, des plus nobles aux plus modestes : réticules, bourses, balluchons, filets, cabas, cartables, sacs à dos, aumonières, pochettes, poches, gibecières, carnassières, escarcelles, besaces, etc. L'itinéraire chronologique a été délaissé au profit du genre et de la fonction, selon une progression qui prend en compte la proximité puis l'éloignement du corps qui les porte. Le point de départ est ainsi «l'urgence du sac» ou le sac pris dans son usage quotidien avec le cabas ou le filet à provisions, geste le plus antique comme le montre le décor d'une coupe de 480 avant J-C montrant un jeune homme portant un filet. L'usage professionnel varie aussi selon les civilisations, du sac de plombier occidental au sac de chasseur dogon. «Dis-moi quel sac tu portes je te dirais qui tu es» pourrait être le sous-titre de cet événement tant le sac «est un objet-relais privilégié des valeurs et des tensions, des croyances et des conflits de la vie en société», écrit l'historien de la mode Farid Chenoune, qui a dirigé le catalogue exceptionnel qui accompagne l'exposition.