Elimination Comme une mort clinique, l?USM Alger a gaspillé ses chances d?aller en demi-finales après son match nul face à Jeanne d?Arc de Dakar, et ce n'est pas la première fois que les Rouge et Noir échouent à ce stade de la compétition. Il y eut le Raja de Casablanca en Ligue des champions en 1997, ensuite les autres Marocains du WA Casablanca en Coupe des coupes en 2002, puis une nouvelle fois en C1 les Enyimba du Nigeria en 2003 et cette fois-ci, la Jeanne d?Arc de Dakar. Toutes ces équipes ont mis, à chaque fois, fin à la belle aventure des Usmistes dans la compétition continentale, et toujours à la même époque : en automne. Au point où certains parlent déjà du syndrome d?automne pour lequel la formation de Soustara n?a toujours pas trouvé de vaccin. A chaque fois également, l?élimination se joue sur un petit détail : un tir sur la transversale à l?ultime minute (Jeanne d?Arc) ; un but encaissé dans le temps additionnel (Enyimba) ; un nul à domicile (WAC) alors qu?à l?aller, l?essentiel a été réalisé? Et vogue la galère de l?USMA ! Avant même le début de l?actuelle saison et la compétition africaine, Noureddine Saâdi avait évoqué la saturation psychologique de ses joueurs. Mais est-ce vraiment la seule explication de tous ces ratages ? En consultant les statistiques, il faut avouer que le retour de vacances et la préparation d?avant-saison ont été souvent fatidiques à nos clubs, tant ces derniers n?étaient pas assez bien préparés, ou qu?ils n?avaient pas assez de matchs dans les jambes pour affronter des adversaires coriaces à ce stade de la compétition ou bien ayant subi des changements d?ossature et d?effectif, ce qui reposait le problème de cohésion tactique et d?automatismes. Or, l?USMA a bien gardé le même groupe que la saison dernière, vainqueur de la Coupe d?Algérie et champion la saison précédente. Mieux encore, l?USMA s?est renforcée avec le retour de Bourahli et la venue de Haddou, entre autres. C?est donc une équipe équilibrée et soudée, voire bien rodée pour de chaudes empoignades. Avec sa pléiade d?anciens et d?actuels internationaux, l?USMA avait les arguments pour aller plus loin dans cette Ligue des champions, une compétition qui fait défaut à son palmarès. L?équipe nationale s?est déjà fait éliminer du Mondial-2006 et sa place dans la CAN de la même année est loin d?être acquise. L?un des meilleurs clubs et le seul en Coupe d?Afrique, l?USMA a pratiquement hypothéqué ses chances d?aller en demi-finales et c?est tout le football qui convulse de nouveau. Et ce ne sont pas les succès des trois clubs engagés en Ligue des champions arabe, en l?occurrence le NAHD, l?ESS et le MCA, qui vont inverser la tendance. Sans enlever un brin de mérite à nos clubs, admettons que cette compétition vient à peine de débuter et que les adversaires sont loin d?égaler les grosses cylindrées que nous avons coutume de croiser et que nous rencontrerons dans les prochains tours. On a beau tourner le problème dans tous les sens, le constat est amer : depuis la naissance de la nouvelle formule de la Ligue des champions africaine, aucun club algérien n?a pu inscrire son nom sur le trophée. Le football continue à faire clignoter les indices rouges et les déclarations de Raouraoua concernant la faiblesse de notre sport-roi prennent des allures de prophétie fatidique.