Situation n La Syrie est «loin d'une quelconque perspective» de fin de conflit, a assuré le président du CICR, Peter Maurer, dans un entretien publié par le journal suisse SonntagsBlick. «La dynamique dans son ensemble n'indique pas que la guerre pourrait bientôt se terminer», a également indiqué le président du Comité international de la Croix-Rouge, estimant que «les pourparlers de Genève restent précaires». Interrogé sur la possibilité d'une fin proche du conflit, il a considéré que «nous sommes loin d'une quelconque perspective». Depuis le début de la révolte contre le régime de Damas en mars 2011, la guerre a fait plus de 280 000 morts et jeté sur les routes des millions de personnes. Une trêve initiée par les Américains et les Russes était entrée en vigueur le 27 février mais elle a été violée à plusieurs reprises, et les pourparlers de paix sont au point mort. A ce propos, Peter Maurer a jugé que cette «trêve n'en était pas une. Je l'appelle un cessez-le-feu partiel des hostilités». Il a reconnu qu'«à quelques endroits, il n'y a plus de combats. Mais ce n'est pas assez pour atteindre une masse critique capable de stabiliser le pays». «C'était une goutte dans l'océan. Cela a aidé à donner un peu d'espoir aux gens», a-t-il poursuivi. Le président du CICR a toutefois estimé qu'il était nécessaire d'avoir des négociations «d'une qualité différente», sans plus de précision. Alors que le conflit en Syrie est entré dans sa sixième année, il constitue la crise humanitaire la plus grave et la plus complexe au monde, selon le CICR. «L'infrastructure du pays est fortement touchée. C'est probablement une des raisons pour lesquelles le conflit syrien provoque un tel déplacement de population», indique Peter Maurer. Par ailleurs, les violences se poursuivent en faisant hier lors d'un un double attentat revendiqué par le groupe djihadiste Etat islamique (EI) a fait au moins 20 morts samedi près d'un mausolée chiite proche de Damas, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). D'après le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, le bilan «s'élève à 20 morts, dont 13 civils, et plus de 30 blessés» dans les deux attaques près du mausolée de Sayeda-Zeinab. L'agence officielle Sana a donné un bilan d'au moins 12 morts et 55 blessées, en précisant qu'un kamikaze avait fait sauter sa ceinture d'explosifs à l'entrée du sanctuaire et un autre avait fait exploser une voiture piégée dans une rue de ce secteur de la banlieue de Damas. L'EI a revendiqué les attentats. «Trois opérations martyrs, deux au moyen d'une ceinture d'explosifs et une troisième au moyen d'une voiture piégée, ont été menées par les combattants de l'EI», a affirmé l'agence Aama.