Quelque 600 civils sont parvenus hier à fuir la ville syrienne de Minbej, fief du groupe terroriste «Etat islamique» (Daesh/EI), a affirmé une ONG. Des dizaines de milliers de personnes se sont retrouvées prises au piège cette semaine dans cette ville du nord de la Syrie après que l'alliance arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS) eut coupé toutes les routes aux alentours de ce carrefour stratégique pour Daesh/EI. «Près de 600 civils ont fui Minbej à pied et ont rejoint les positions des FDS, qui les ont transportés vers des lieux sûrs», a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (Osdh, basé en Grande-Bretagne). «Ces habitants ont pu s'échapper des quartiers sud car les combats se concentrent au nord et à l'est de la ville», a précisé l'Observatoire. D'après l'Osdh qui cite des sources locales, la population qui reste bloquée vit dans la peur des bombardements de la coalition internationale dirigée par Washington. La bataille pour reprendre Minbej, durant laquelle les FDS ont pris près de 80 villages, a fait au moins 292 morts - 223 terroristes, 28 combattants FDS et 41 civils, ces derniers tués en majorité par les frappes de la coalition -, d'après l'Osdh. Au plan politique, les pourparlers de Genève pour une sortie de crise en Syrie «restent précaires» et «la dynamique dans son ensemble n'indique pas que la guerre pourrait bientôt se terminer» dans le pays, s'est alarmé le président du CICR, Peter Maurer. «Les pourparlers de Genève restent précaires (...) nous sommes loin d'une quelconque perspective» d'une fin proche du conflit syrien, a déclaré le président du Comité international de la Croix-Rouge dans un entretien publié hier par le journal suisse SonntagsBlick. «La dynamique dans son ensemble n'indique pas que la guerre pourrait bientôt se terminer», a-t-il relevé. Depuis le début du conflit syrien en mars 2011, plus de 280.000 ont été tuées et des millions de personnes déplacées. Une trêve initiée par les Américains et les Russes était entrée en vigueur le 27 février mais elle a été violée à plusieurs reprises, et les pourparlers de paix sont au point mort. Pour le président du CICR, il était nécessaire d'avoir des négociations «d'une qualité différente», sans plus de précision. Alors que le conflit en Syrie est entré dans sa sixième année, il constitue la crise humanitaire la plus grave et la plus complexe au monde, selon le CICR. «L'infrastructure du pays est fortement touchée. C'est probablement une des raisons pour lesquelles le conflit syrien provoque un tel déplacement de population», a jugé M.Maurer.