Des dizaines de milliers de civils sont pris au piège dans la ville syrienne de Minbej après le siège total de ce fief du groupe terroriste Daech par des forces soutenues par la coalition dirigée par Washington. Selon, le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, les avions de la coalition internationale bombardent en permanence Minbej et les dizaines de milliers de civils qui s'y trouvent encore ne peuvent pas sortir car toutes les routes autour de la ville ont été coupées. Une alliance arabo-kurde de combattants connue sous le nom de Forces démocratiques syriennes (FDS) encercle totalement Minbej (nord) depuis vendredi dernier privant de facto l'organisation terroriste de son principal axe de ravitaillement entre la Syrie et la Turquie. Le représentant des Etats-Unis auprès de la coalition internationale antiterroriste, Brett McGurk, a indiqué que les éléments de Daech étaient complètement assiégés à Minbej, qu'il a qualifiée de plaque tournante de l'organisation terroriste vers l'Europe, où le groupe a revendiqué plusieurs attentats meurtriers. Mais dans la ville, qui est aux mains de Daech depuis 2014, plus de 200.000 civils vivent dans la terreur des bombardements. D'après l'Observatoire, des milliers d'habitants de Minbej ont fui vers des régions plus sûres avant que la ville ne soit assiégée. « Les boulangeries ont cessé de fonctionner depuis vendredi et les produits alimentaires commencent à se faire rares », a précisé le directeur de l'OSDH. Depuis le début, le 31 mai dernier, de l'offensive contre Minbej, les combats et bombardements ont fait au moins 218 morts —159 terroriste, 22 combattants FDS et 37 civils, ces derniers tués en majorité par les frappes de la coalition internationale. Par ailleurs, à dix kilomètres de Damas, un attentat-suicide et un autre à la voiture piégée ont fait au moins vingt morts hier près du mausolée de Sayeda Zeinab. Selon l'agence officielle Sana, au moins douze personnes ont été tuées dans deux attentats terroristes, l'un mené par un kamikaze qui a fait sauter sa ceinture d'explosifs à l'entrée de Sayeda Zeinab, l'autre au moyen d'une voiture piégée. La région est très sécurisée avec des points de contrôle pour empêcher les véhicules de s'approcher, le site ayant été la cible de plusieurs attaques terroristes. Le dernier attentat dans la zone remonte au 25 avril, une attaque à la voiture piégée a fait au moins sept morts et une vingtaine de blessés. Le 21 février, un double attentat-suicide perpétré à 400 mètres du mausolée, a fait 134 morts, dont 97 civils. Fin janvier, au moins 70 personnes avaient été tuées près du mausolée.