Rencontres n L'inattendu Portugal-Pays de Galles et France-Allemagne, qui réveille les souvenirs du match du Mondial-1982, constituent le programme des demi-finales, mercredi et jeudi. Comme on se retrouve ! France-Allemagne, c'est d'abord une image : Patrick Battiston qui sort sur une civière après avoir été violemment percuté par le gardien allemand Harald Schumacher. Aujourd'hui, le portier aurait eu un carton rouge. Mais dans la nuit brûlante de Séville ce 8 juillet 1982, cette demi-finale de la Coupe du monde entre la RFA et la France s'est poursuivie et est entrée dans la légende, avec une qualification allemande aux tirs au but (3-3, 5-4 t.a.b.). 34 ans plus tard, changement de décor et de générations. Il s'agit de retrouvailles pour l'équipe du capitaine Hugo Lloris. Il y a deux ans, au Brésil, en quart de finale du Mondial, l'Allemagne avait battu les Bleus 1 à 0, sur un but de Mats Hummels, qui avait pris le meilleur sur Raphael Varane. La Mannschaft avait ensuite décroché le titre suprême, son quatrième mondial, en finale à Rio, face à l'Argentine. Cette fois, il n'y aura ni Varane, blessé avant le tournoi, ni Hummels, suspendu pour cette demi-finale. L'Allemagne va d'ailleurs se présenter amoindrie. Mario Gomez, blessé en quart de finale contre l'Italie, ne pourra plus jouer dans le tournoi. Et Sami Khedira, ainsi que Bastian Schweinsteiger, sont incertains pour la demi-finale à Marseille. La part de chance qui escorte Didier Deschamps dans le tournoi va à nouveau faire parler. Son équipe n'a affronté jusqu'ici que des équipes de second rang, la Roumanie, l'Albanie et la Suisse au premier tour, puis l'Eire en 8es de finale et l'Islande en quarts. Deschamps, père la victoire du football français, a déjà tout gagné comme joueur : la Ligue des champions avec Marseille, le Mondial-1998 et l'Euro-2000 avec les Bleus. Peut-il être sacré champion d'Europe des nations comme coach cette fois le 10 juillet au Stade de France ? Dans l'autre demi-finale, il y aura aussi un match dans le match entre deux partenaires au Real Madrid : Cristiano Ronaldo pour le Portugal et Gareth Bale pour le pays de Galles. Ronaldo, triple Ballon d'Or, qui a tout gagné en club, rêve de porter son équipe nationale jusqu'à un titre majeur. Au passage, il ambitionne de voler le record de buts dans un Euro (9 inscrits par Michel Platini en 1984). CR7 en est à 8. Pour Bale, il s'agit d'écrire l'histoire : jamais les Dragons gallois n'étaient allés aussi loin dans une grande compétition. La meilleure performance était un quart de finale du Mondial-1958. Sera-t-il écrasé par le poids de ce challenge ? Le dernier quart La France atomise l'Islande l L'équipe de France s'est brillamment qualifiée pour les demi-finales de l'Euro-2016 en dominant très nettement l'Islande (5-2) hier soir au Stade de France. Giroud a profité d'une belle ouverture de Matuidi pour ouvrir le score d'une frappe entre les jambes du gardien (12'). Les Tricolores n'ont pas tardé pour enfoncer le clou. Pogba s'est envolé sur un corner pour marquer d'une tête puissante (20'). Payet a profité du bon travail de Giroud pour tripler la mise d'une frappe croisée du gauche à l'entrée de la surface (43'). Et dans la foulée, Griezmann s'est invité à la fête en profitant d'une bonne inspiration de Giroud pour filer seul au but et battre le gardien d'un petit piqué (45'). Au retour des vestiaires, les Islandais ont profité pour réduire le score par Sigthorsson (56'). Mais la réaction française ne se faisait pas attendre. Sur un coup franc de Payet, Giroud a devancé le gardien pour s'offrir un doublé (59'). Les Islandais ont marqué le dernier but d'une tête de Bjarnason (84') sans conséquence pour la France qui retrouvera l'Allemagne en demi-finale, son bourreau du Mondial 2014. Le duel Bale et Ronaldo, une amitié à mettre de côté l Match dans le match annoncé de la demi-finale Portugal-Galles, mercredi à Lyon, le duel des Madrilènes Cristiano Ronaldo-Gareth Bale devra s'effacer face à l'enjeu, prévient le sélectionneur gallois, Chris Coleman. «Ce sont deux des meilleurs joueurs du monde. Ils se connaissent très bien, mais les deux équipes sauront mettre leur amitié de côté ce soir-là, pas seulement Gareth et Cristiano», a déclaré Coleman en conférence de presse au camp de base gallois à Dinard. «Les deux équipes savent ce qui est en jeu, donc toute amitié devra attendre la fin du match. C'est nous contre eux», a poursuivi le sélectionneur gallois. Le duel entre Bale, 26 ans et co-meilleur marqueur de la compétition avec 3 buts jusque-là, et Ronaldo, 31 ans et 2 buts, sera le match dans le match de cette première demie. La sécurité Plus de 1 000 interpellations l Les forces de l'ordre effectuent un travail considérable pour prévenir les débordements. Depuis le début de la compétition, elles ont procédé à plus de 1 000 interpellations, conduisant à 600 gardes à vue et 56 condamnations. L'Euro a commencé le 10 juin et se terminera le 10 juillet. 90 000 personnes sont mobilisées pour la sécurité, dont 72 000 policiers et gendarmes. 34 arrêtés préfectoraux de reconduite à la frontière ont été prononcés, notamment à l'égard des hooligans responsables des violences à Marseille le 11 juin. Ces violences ont éclaté en marge du match Angleterre-Russie et ont fait 35 blessés, quasi-exclusivement britanniques. Le mea-culpa Pellè s'excuse pour son penalty manqué l L'Italie ne verra pas les demis de l'Euro. La faute notamment à Graziano Pellè, qui a été parmi ceux qui ont eu la malchance de rater leur tir au but à l'occasion de la fatidique séance. Un raté qu'il a eu énormément du mal à digérer. Au lendemain du match, Pellè a tenu à s'excuser auprès de ses compatriotes. «Je demande pardon aux Italiens, je suis désolé que cela ce soit fini comme ça, a-t-il confié à l'aéroport de Montpellier. Je ne voulais pas provoquer, je ne voulais pas faire le mariole, mais comme Manuel Neuer est très fort je voulais qu'il reste en place, il ne s'est même pas aperçu de mon geste. Zaza et moi marquions toujours les tirs au but à l'entraînement, malheureusement ça s'est passé comme ça, il y a tellement d'adrénaline». L'infirmerie Gomez forfait, Khedira et Schweinsteiger incertains l Le quart de finale contre l'Italie a laissé des traces... pour l'Allemagne. La Mannschaft a perdu trois éléments importants de son effectif lors de la rude bataille face à la Squadra. Mario Gomez, son attaquant, est forfait jusqu'à la fin de la compétition. Une grosse inquiétude entoure, en outre, les cas de Bastian Schweinsteiger et Sami Khedira, qui devraient manquer la demie, voire une éventuelle finale. Une déchirure musculaire à la cuisse droite aura eu raison de la fin de compétition de l'attaquant de 30 ans, a révélé la fédération allemande dans un communiqué publié dimanche après-midi sur son site internet. Une IRM passée dans la journée à l'hôpital d'Annecy a confirmé un diagnostic craint dès samedi soir, à sa sortie à la 72e minute. " Les buteurs Griezmann seul en tête l Si Antoine Griezmann a débuté sur la pointe des pieds, le Madrilène est désormais lancé. Après son doublé contre l'Irlande en huitièmes de finale, il a encore marqué en quarts contre l'Islande. Son superbe petit lob en fin de première période (le 100e but de ce championnat d'Europe) lui vaut ainsi de se retrouver seul en tête du classement des buteurs, avec quatre réalisations. Griezmann est d'ailleurs le premier joueur français à totaliser au moins quatre buts dans une phase finale de l'Euro ou de Coupe du monde depuis un certain Michel Platini. C'était en 1984. L'attaquant de l'Atlético devance quatre joueurs qui ont inscrit trois buts, Giroud, Payet, Bale et Morata, éliminé. Avec deux buts marqués, on retrouve une quinzaine de joueurs, mais parmi eux, seuls trois sont encore en course, après le forfait de Mario Gomez. Il s'agit de Cristiano Ronaldo et Nani, et Robson-Kanu. Le chef d'Etat Le président islandais avec les supporters l L'image a été largement commentée sur les réseaux sociaux. Elle a été prise dans les tribunes du Stade de France lors du match France-Islande. On y voit Gudni Johannesson, maillot islandais sur les épaules, au milieu des fans de son équipe. Jusque là, rien de spécial. Sauf que cet homme de 48 ans n'est pas un supporter ordinaire. Il n'est autre que le président de l'Islande, l'homologue de François Hollande. A CNN, il a expliqué avoir refusé une place en tribune officielle pour regarder le match au milieu de ses compatriotes. Il l'avait déjà fait pour le huitième de finale contre l'Angleterre, lundi, à Nice. La photo a fait réagir, particulièrement les opposants à François Hollande qui font remarquer la différence avec le président «normal» qui ne serait plus en mesure d'assister à un match au milieu des Français.