Portrait n Noubli Fadel a collaboré avec des artistes algériens et arabes. Ces derniers ont sollicité son sens de la créativité, voire son grand talent. L'Office national des droits d'auteur et des droits voisins s'est lancé, avec le soutien du ministère de la Culture, dans la sauvegarde de notre patrimoine musical et ce, à travers une série d'enregistrements sur CD de ceux ou celles ayant marqué notre histoire musicale et son parcours jalonné de succès et d'expériences uniques. Parmi les noms qui ont bénéficié de cette opération, on peut citer celui de Noubli Fadel, maestro et compositeur d'exception qui, tout au long de sa carrière, a collaboré avec de grands noms de la musique, de la poésie arabe et de la chanson. Né en 1951 à Tunis, Noubli Fadel dont le génie créatif apparaît aussi dans des génériques de films, à l'instar de «Les portes du silence» du regretté Amar Laskri (1987), et de téléfilms, d'opérettes, de pièces de théâtre, de chansons, en plus de nombreuses mélodies, ce qui lui a valu d'être primé par deux fois du Fennec d'Or et du prix de la meilleure musique de film au Festival du cinéma méditerranéen, a collaboré avec des artistes algériens et arabes. Ces derniers ont sollicité son sens de la créativité, voire son grand talent. On peut citer, à titre d'exemple, Wadie Safy, Miyada El-Hennaoui, Mohamed Rachedi, Rachid Mounir, Hamidou, Fella Ababsa, Anouchka, Mohamed El-Hilw, Lotfi Bouchnak, Sefouane El-Abed et Ziad Ghersa... Effectivement, l'œuvre musicale de Noubli Fadel est connue dans beaucoup de pays. C'est dire que l'artiste a réussi à s'imposer sur la scène musicale arabe au Liban, au Yémen, en Syrie, en Jordanie, en Tunisie et en Egypte... Il se trouve que ce musicologue, qui fait partie du patrimoine musical national, est victime - comme tant d'autres artistes - de l'oubli, après avoir tant donné à la culture algérienne et à son art. En effet, Noubli Fadel, qui a un parcours riche et multiple, à savoir plus de 250 œuvres, est affaibli, souffrant. Il est dans un état de santé dégradé. Il ne parle plus et ceux qui l'on vu, affirment qu'«il ne lui reste que son regard». Cela l'a donc contraint à cesser son activité de compositeur. Notons que l'Office national des droits d'auteur et des droits voisins dispose de pas moins de 180 œuvres musicales de Noubli Fadel, cet artiste prolifique, considéré, de l'avis de tous, comme un monstre de la culture algérienne. Compositeur du chant patriotique «Li Abaha Mithli Touhibou El-Djazaïr» (C'est parce que comme moi tu aimes l'Algérie), un texte écrit par Azzedine Mihoubi, Noubli Fadel «faisait partie de cette poignée d'Algériens soucieux de la préservation du patrimoine immatériel national, en participant à l'organisation de nombreux festivals algériens». Il s'est sacrifié pour préserver le patrimoine culturel national. Et voilà qu'il est oublié, «il vit à présent dans l'anonymat et l'indifférence». Rappelons tout de même que récemment un hommage appuyé a été rendu à Noubli Fadel au Palais de la culture par l'Association culturelle Nassim-Essabah de Cherchell, lors de la clôture des 6es nuits de la musique andalouse, qui se sont déroulées du 26 au 30 juillet dernier. A cette occasion, plusieurs interprètes ont chanté sur des musiques de Noubli Fadel.