La cantatrice et le pianiste algériens, Fairouz Oudjida et Mehdi Ghazi, ont animé lundi soir à Alger, un concert lyrique alliant la musique universelle au patrimoine algérien devant un public recueilli dans une atmosphère relevée. Les nombreux spectateurs du palais de la culture Moufdi-Zakaria (Kouba) ont eu droit à un récital de haute facture, organisé dans le cadre des premières Journées scientifiques et culturelles des membres de la communauté algérienne au Canada ouvertes le 16 octobre dernier. Affichant d'entrée leur attachement à l'Algérie et en commémoration de la journée du 17 octobre 1961, les concertistes ont choisi d'entamer leur récital avec l'hymne national algérien, rendu dans une version lyrique inédite qui a mis en valeur la virtuosité du pianiste et la tessiture aiguë de la cantatrice. Déroulé en deux heures de temps, le récital a été décliné en deux parties durant lesquelles des œuvres célèbres de la musique classique et celles de grands chanteurs algériens et orientaux furent revisitées. Réunis pour la circonstance, la soprano Fairouz Oudjida et le pianiste Mehdi Ghazi, se sont surpassés de talent et de virtuosité.Après un court entracte, Fairouz Oudjida fit son entrée, présentant un répertoire d'une quinzaine de pièces réparties en quatre volets : «Mélodies françaises et airs d'opéra», «Chanson napolitaine», «Romances et chansons populaires russes» et «Chansons algériennes, arabes et berbères». La cantatrice à la voix suave et cristalline qui a beaucoup communiqué avec le public, a brillamment rendu entre autres pièces, «Clair de lune» de G. Fauré (1845-1924), «Habanera», extrait de l'opéra Carmen de Georges Bizet (1838-1875), «O sole mio» de E. Di Capua (1865-1917). Enchaînant avec les chansons «Alaïki minni salam» de Mustapha Sahnoun, «Habbaytek» de la diva de la chanson arabe Fairouz, «Essendou» d'Idir, et «Aâchek tofla andaloussia» de Salim Hilali (1920-2005), le duo a permis au public de s'extraire de la solennité du genre opéra-classique et se délecter sur des airs du patrimoine. La prestation de Fairouz Oudjida et Mehdi Ghazi, empreinte de précision et de rigueur académique a permis à l'assistance de redécouvrir le génie créatif des grands compositeurs, d'en mesurer la beauté et d'apprécier la virtuosité des concertistes.