Une exposition de photographies d'art consacrée à une des collections les plus visitées de Nicolas Muller (1913-2000) se tient au Musée de l'Enluminure, de la Miniature et de la Calligraphie à Alger (Palais Mustapha-Pacha). Visible jusqu'au 28 avril prochain, l'exposition intitulée «Photographies de Nicolas Muller», avec en sous-titre «Cordoue - Séville - Grenade», réunit douze photographies architectoniques en noir et blanc, où l'artiste restitue les formes géométriques d'une partie imposante du patrimoine ibérique. Mettant en exergue la décoration dans ses moindres détails, les prises de vues de Nicolas Muller, un des plus importants photographes du XXe siècle, respirent l'âme d'un passé prospère, exprimant chez lui, le souci d'immortaliser les formes esthétiques de différents lieux emblématiques, dans un support de «photographies-documentaire». Formes ovoïdes de mosquées, croisées d'ogives de cathédrales, pilastres et arcades de plein cintre d'intérieures de châteaux, mosaïques de «Mihrab» (espace réservé à l'imam dans une mosquée) les photographies de Nicolas Muller invitent les regards à saisir le style pointu de l'architecture hispano-mauresque. Ainsi, les visiteurs peuvent découvrir, «L'Alhambra vue de Darro», «El Generalife» et «Patio des Lions» de Grenade, «Patio des demoiselles», et «Château» (deux photographies) de Séville ou encore «Salon Rita, Medinet-Zahra", "Chapelle de Villaviciosa», «Mosaïques de Mihrab, Mosquée, Cathédrale», de Cordoue. Espagnol d'origine hongroise, Nicolas Muller, photographe testimonial, a très vite compris la nécessité d'unir l'architecture patrimoniale dans le génie de sa géométrie, à la puissance de l'image. Humaniste et engagé, il a également voué toute son œuvre à la mise en valeur de la réalité à travers la «Photographie sociale», à l'instar de ses premiers clichés, devenus célèbres, sur «Les conditions de travail des hongrois». Soucieux de montrer le passé en le projetant dans le futur, Nicolas Muller s'est forgé un regard résolu à répercuter à travers son objectif les souffrances des gens au quotidien, après le périple qui l'a mené entre 1933 et 1947 en France, au Portugal, en Afrique du Nord, puis en Espagne. Nicolas Muller a laissé une archive photographique de plus de 14 000 négatifs sur divers ensembles sociaux et patrimoniaux, ceux de l'Espagne notamment.