Même s'il ne s'agit pour l'heure «que de quelques élevages» qui seraient touchés, n'empêche qu'il est de première importance de prendre les mesures qui s'imposent pour circonscrire la maladie et stopper sa propagation. C'est ce que les pouvoirs publics semblent déterminés à faire, sans plus tarder. C'est ce qu'a assuré hier le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche lors de sa visite dans la wilaya d'Adrar. Parmi ces mesures, Abdeslam Chelghoum a cité l'interdiction de déplacer le bétail entre les wilayas précitées, ainsi que la mobilisation de quantités suffisantes de doses de vaccin contre cette pathologie animale, à distribuer dans toutes les wilayas du pays pour entamer une opération de vaccination dans les prochaines 48 heures. «Il s'agit d'une fièvre aphteuse de type A. Ce type de fièvre aphteuse a pratiquement disparu de notre pays depuis les années 1970. C'est une souche qui est très présente dans certains pays africains comme le Niger», explique le ministre. Selon lui, l'apparition de cette épidémie est liée aux mouvements de cheptel. Ce qui explique «la décision et l'instruction que j'ai transmises aux walis et aux services de sécurité pour suspendre tout mouvement de cheptel entre les wilayas, notamment du Sud vers le Nord», souligne-t-il. Toutefois, M. Chelghoum a tenu à relativiser l'ampleur de la propagation de cette maladie. «Pour les cas confirmés, le nombre n'est pas élevé. Ce sont quelques élevages», assure-t-il. M. Chelghoum n'exclut pas qu'un transit illégal de bovins à partir des frontières sud de l'Algérie soit à l'origine du déclenchement de cette maladie. Concernant la rumeur sur l'apparition de cas de fièvre de la Vallée du Rif dans certaines zones frontalières, M. Chelghoum a indiqué que des échantillons ont été prélevés sur le cheptel pour des analyses en laboratoire qui «se sont avérées négatives», confirmant ainsi l'inexistence de cas de la maladie en question dans ces régions frontalières. En dépit de ces assurances, la Tunisie déclare l'état d'urgence sanitaire. «Un suivi minutieux de la situation est effectué dans toutes les zones frontalières» pour éviter la propagation de cette épidémie sur le territoire tunisien, selon un communiqué. La Tunisie a décidé de renforcer les contrôles aux frontières avec l'Algérie et de durcir la lutte contre la contrebande de cheptel pour éviter la propagation de la maladie sur son territoire. Le Maroc a également réagi suite à l'annonce hier de l'apparition de foyers de fièvre aphteuse en Algérie. Rabat a décidé «l'interdiction de toute importation d'animaux, de produits animaux et d'origine animale et des aliments pour animaux à partir de ce pays», rapporte le site spécialisé AgriMaroc. Les autorités locales «des provinces limitrophes (ont été instruites) pour renforcer le contrôle aux frontières vis-à-vis des introductions illicites d'animaux et de leurs produits. Même décision prise par la douane française qui a émis mardi dernier une alerte aux voyageurs transportant des denrées alimentaires en provenance d'Algérie. «Il est rappelé aux voyageurs que l'importation de viande, de lait et de produits à base de viande ou de lait dans les bagages et les envois personnels est strictement prohibée quelle que soit la quantité transportée, ces produits étant des vecteurs potentiels de la fièvre aphteuse», avertit la douane française. Samia L. Ghardaïa : 300 000 têtes d'ovins et de bovins seront vaccinées l L'inspecteur vétérinaire relevant de la direction des services agricoles (DSA) a indiqué jeudi dernier que plus de 300 000 têtes d'ovins et de bovins seront ciblées par une campagne de vaccination contre la clavelée (variole) ovine, la fièvre aphteuse et la rage bovine dans la wilaya de Ghardaïa. Cette opération, entamée en début du mois d'avril en cours, portera sur la vaccination de 300 000 têtes ovines contre la clavelée ovine et 3 500 têtes bovines contre la fièvre aphteuse et la rage, et ce, dans le cadre des initiatives proactives de prévention contre lesdites zoonoses, a précisé le Dr Tarek Rezzoug.* Augmentation des prix de la viande l La fièvre aphteuse provoquera à coup sûr une augmentation des prix des viandes, lesquels sont déjà inaccessibles. Cela intervient à l'approche du mois de Ramadhan, ce qui arrange les maquignons et autres barons qui monopolisent le marché des viandes et des fruits et légumes. Ils auront tout le loisir d'augmenter les prix au grand dam du citoyen qui ne sait plus où donner de la tête du fait de la flambée tous azimut des prix. A cela s'ajoute la suspension de l'importation des viandes rouges.