Diversion Des communiqués macabres foisonnent sur les sites Internet pour annoncer l'enlèvement ou l'assassinat d'otages étrangers. L'impossibilité de vérifier l?authenticité de ses messagers web rend toutefois leur utilisation extrêmement délicate et l'angoisse des familles des victimes insoutenable. Soufflant le chaud et le froid, certains sites jouent souvent sur les nerfs des proches des otages, selon les intérêts des forces qui les manipulent, les enlèvements semblant représenter un marché florissant pour les bandes armées qui négocient des rançons. Deux groupes, «l'Organisation du Jihad» et «Partisans de Zawahiri», ont ainsi annoncé dans des communiqués publiés jeudi sur deux sites différents, l'assassinat de deux coopérantes italiennes, Simona Pari et Simona Torretta, enlevées le 7 septembre à Bagdad puis libéré le 28 septembre dernier. Mais aucun de ces deux «groupes» inconnus, dont l'existence n'est même pas avérée, n'a apportée la moindre preuve à l'appui de ces annonces macabres, dont le sérieux était mis en doute par le gouvernement italien, qui voyait dans la multiplication de ces annonces un «terrorisme médiatique». Pour sa part, le site (islamic-minbar.com/forum/viewtopic.php?), désormais bloqué, avait récemment attribué à un groupe baptisé «Ansar al-Zawahiri» (ou Partisans de Zawahiri, du nom du «numéro deux» d'Al-Qaîda, Ayman al-Zawahiri) un appel à Oussama ben Laden lui demandant de se prononcer, par le biais d'une fetwa sur le sort à réserver aux deux journalistes français Christian Chesnot et Georges Malbrunot, otages en Irak depuis le 20 août. L'appel donnait au chef d'Al-Qaîda «cinq heures ... pour diffuser la fetwa sur la chaîne Al-Jazira». Un groupe se faisant appeler «Jihad islamique en Irak», avait, le 12 septembre, lancé via Internet un ultimatum de 24 heures à l'Italie pour qu'elle retire ses troupes d'Irak, menaçant d'exécuter les deux Italiennes. Or, un autre groupe se faisant appeler «Ansar Al-Zawahiri», qui avait initialement revendiqué leur rapt, est revenu à la charge mardi pour lancer «un nouvel ultimatum» à Rome, sur un autre site http// faloja.com/montda/index.php?showtopic=4905). De même, les «Partisans de Zawahiri», qui ont eux aussi annoncé avoir assassiné les deux jeunes Italiennes, dans un communiqué publié sur un site peu utilisé par des groupes islamistes, (http://www.alezah.com/vb/), n'ont fourni aucune preuve à l'appui de leurs dires, ce qui expliquait les doutes sur l'authenticité de ces annonces. La libération des deux Simona a par la suite démontré que les communiqués web n?étaient en fait que des canulars? l?autre arme fatale de la cyberguérilla.