Rien de nouveau depuis notre retour de Amman », confie Moncef, le fils du diplomate Ali Belaroussi dont la branche irakienne d'Al Qaîda a annoncé sur Internet son assassinat le 27 juillet 2005 avec son collègue Azzedine Belkadi. L'épouse de Belaroussi, qui l'avait accompagné depuis près de deux ans à Baghdad, est rentrée de Amman il y a quelques jours en compagnie de son fils et de l'une des ses trois filles qui l'avaient rejointe dans la capitale jordanienne suite à l'annonce de l'assassinat. De Amman, l'ambassadeur algérien chargé de l'Irak, Mustapha Boutoura, a indiqué hier au téléphone que l'enquête se poursuivait en Irak sans préciser qui est réellement impliqué dans ces investigations. La problématique des corps encore non retrouvés reste posée. A rappeler que la dépouille du diplomate égyptien enlevé début juillet et dont Al Qaîda a annoncé l'assassinat n'a pas été retrouvée non plus. Au niveau du ministère des Affaires étrangères, c'est le black-out total. Aucune information n'a filtré depuis l'arrestation, à quelques jours de l'annonce de l'assassinat des deux diplomates, de deux suspects qui auraient été liés au rapt de Belaroussi et de Belkadi le 21 juillet dernier dans la capitale irakienne. Sans préciser le lieu ni la date de l'interpellation des deux suspects, les responsables irakiens avaient néanmoins indiqué qu'une importante opération de police, mobilisant une trentaine de véhicules des forces spéciales, a été lancée pour encercler l'endroit où ces deux suspects ont été interpellés. « Nous nous attendions à trouver là l'ambassadeur algérien, mais nous avons trouvé des personnes liées à l'enlèvement », avait alors déclaré le ministre de l'Intérieur irakien, Bayan Jabr. Depuis, rien. L'enquête semble également prendre de nouvelles tournures depuis un démenti non authentifié imputé à l'organisation de Zarqaoui qui prétend que son groupe n'est pas responsable de l'assassinat des deux diplomates algériens. Samedi 23 juillet, le groupe Al Zarqaoui a revendiqué le rapt sur Internet avant d'être « félicité » par le GSPC le lendemain. La branche irakienne d'Al Qaîda avait annoncé, mardi 26 juillet sur Internet dans un communiqué daté de la veille, que son « tribunal islamique » avait condamné à mort les deux Algériens. Condamnation suivie le même jour par la diffusion sur Internet d'une courte vidéo montrant les deux otages, yeux bandés, décliner leurs identité, fonction et adresse en Algérie. Petit espoir de voir les deux otages vivants et apparemment en bonne santé. Mais l Qaîda irakienne annonce leur assassinat, soulevant une vague de protestation et de condamnation en Algérie et ailleurs. Il reste néanmoins difficile d'authentifier les messages et communiqués de ces organisations qui circulent sur le web à travers des mises en ligne dans des forums spécialisés dans l'information djihadiste. En outre, l'Irak vit une situation de chaos sécuritaire explosif qui rend difficile tout travail d'investigation.