Constat n Les équipements de pointe dont disposent les hôpitaux algériens dans le cadre de la prise en charge du cancer font l'objet d'une mauvaise exploitation. «Les structures de santé au niveau national dispose d'un équipement médical très développé mais qui est mal exploité, faute de maîtrise de la technique», a précisé hier vendredi le professeur Mustapha Boubrit. «Nous avons des moyens très développés qui ne sont pas utilisés correctement par manque de technicité», a-t-il ajouté lors d'une rencontre consacrée aux cancers du sein et du col de l'utérus chez la femme. «Les appareils radiologiques à l'instar de l'IRM, la mammographie ou l'échographie ne sont pas exploités dans toutes leur capacités ce qui se répercute sur la durée et la qualité du diagnostic établi et, par conséquent, sur la qualité de la prise en charge du patient et le coût des soins», a encore relevé le spécialiste. La logistique a toujours été citée comme le chaînon manquant pour améliorer la santé dans notre pays. Si la plupart de nos hôpitaux disposent d'un matériel médical sophistiqué, faute de spécialistes, il reste souvent sous utilisé. Ce handicap ou ce dilemme revient toujours dans les déclarations des directeurs des hôpitaux qui n'hésitent pas à remettre en cause la politique sanitaire nationale manquant de cohérence. En clair, les pouvoirs publics importent des machines de pointe coûteuses mais oublient souvent de former des spécialistes pour les faire marcher et les entretenir. Voilà comment la plupart des hôpitaux se retrouvent, du jour au lendemain... en arrêt de l'activité et des prestations. Citant l'exemple du cancer du sein, le Pr Boubrit a expliqué que «des erreurs de diagnostic continuaient à être faites malgré l'existence de toutes les techniques d'exploration à travers les CHU et les établissements spécialisés dans le cancer». «Il faut que l'examen réponde à tous les critères de qualité et mettre au profit toutes les techniques qu'offrent les appareils de diagnostic. On ne peut pas faire une écographie sans utiliser la focale, en dressant la sonde d'une manière inadéquate ou encore sans analyser le contour de la lésions car cela induit automatiquement des erreurs et nous empêchera de diagnostiquer la maladie au temps opportun», a-t-il assuré. Dans le même contexte, le spécialiste a relevé que le bon choix des examens à effectuer dans le cadre du déroulement d'un diagnostic contribue également à l'amélioration de l'efficacité de l'intervention tout en réduisant les coûts de la prise en charge. Abordant l'objectif de ces premières journées de cancérologie, consacrées aux cancers du sein et du col de l'utérus chez la femme, les intervenants ont précisé que le but recherché était d'expliquer aux femmes algériennes que ces deux atteintes ne sont plus une fatalité à condition d'être diagnostiqués à temps. Les structures de santé au niveau national, qu'elles soient publiques ou privées, disposent de grands moyens de prise en charge de cette pathologie, selon les spécialistes.