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Tunisie-Corruption : un membre du clan Ben Ali parle
Publié dans Info Soir le 20 - 05 - 2017

Le plus connu des membres du clan Trabelsi, qui avait mis l'économie tunisienne sous coupe réglée pendant la dictature de Ben Ali, a livré hier soir un témoignage inédit sur la corruption à l'époque, en présentant ses excuses au peuple tunisien.
Le récit de Imed Trabelsi, 42 ans, neveu de l'épouse du président déchu Zine El-Abidine Ben Ali, a été diffusé par la télévision nationale. Il a raconté pendant une heure et demie comment il est devenu l'un des barons du pays sous Ben Ali, décrivant un système bien huilé grâce à la complicité de douaniers, de hauts fonctionnaires et de ministres. «Nous avions pratiquement le monopole sur le commerce de la banane», a ainsi dit celui qui était aussi présent dans l'immobilier et l'alcool. Si un autre homme d'affaires essayait de lui faire de la concurrence, «nous bloquions» son chargement. «Les douaniers qui travaillaient avec nous se consacraient à notre bateau (...), ils bloquaient les intérêts de beaucoup de gens et on ne sortait que notre marchandise, avant tout le monde», a-t-il ajouté, disant avoir donné des pots-de-vin allant jusqu'à 30 000 dinars (plus de 11 000 euros). Concernant les hauts fonctionnaires, Imed Trabelsi a assuré que certains avaient fait du zèle pour se faire bi en voir par des proches de Ben Ali, comme son gendre Sakher el-Materi. «Les responsables qui veulent se défausser complètement de leurs responsabilités, ce n'est pas vrai», a-t-il lâché.
WikiLeaks : abandon des poursuites en Suède contre Assange
Le fondateur de WikiLeaks Julian Assange a salué hier vendredi depuis le balcon de l'ambassade d'Equateur à Londres «une victoire importante» après l'abandon en Suède des poursuites pour viol à son encontre, sans indiquer s'il allait sortir de son refuge. «Ce jour est une victoire importante pour moi et pour le système des droits de l'Homme de l'ONU», a lancé, poing serré, Assange, réfugié depuis 5 ans à l'ambassade d'Equateur au Royaume-Uni pour échapper à une possible extradition. «La vraie bataille commence maintenant», a-t-il affirmé, craignant toujours une manœuvre pour le faire extrader vers les Etats-Unis, où il risque d'être poursuivi pour la publication par WikiLeaks de documents militaires et diplomatiques confidentiels. L'administration de Donald Trump a affirmé en avril que son arrestation était une «priorité» et selon des médias locaux, les Etats-Unis sont en train de monter un dossier d'accusation. Génie persécuté pour les uns, manipulateur paranoïaque pour les autres, Julian Assange a toujours récusé les accusations de viol. Sauf coup de théâtre, il restera à jamais présumé innocent. Malgré son soulagement manifeste, l'Australien de 45 ans a affirmé qu'il ne pouvait pas «oublier ni pardonner» d'avoir passé «sept années sans accusation pendant que mes enfants grandissaient sans moi», dont «deux assigné à résidence et cinq dans cette ambassade sans la lumière du soleil».
USA : l'ex-chef du FBI accepte de témoigner publiquement au Sénat
l L'ex-directeur du FBI James Comey, limogé soudainement il y a dix jours par Donald Trump, a accepté d'être entendu lors d'une audition publique au Sénat américain, ont annoncé hier les chefs de la puissante commission du renseignement. Le renvoi expéditif de James Comey le 9 mai alors que ses services enquêtaient sur les liens éventuels entre des membres de l'équipe de campagne de Donald Trump et Moscou avait secoué Washington, les répliques de cette décision rarissime pour un président américain continuant d'agiter la Maison-Blanche. Potentiellement explosive, son audition publique aura lieu à une date non encore fixée, mais pas avant le 30 mai, ont-ils précisé dans un communiqué. Depuis l'éviction de James Comey, les fuites dans la presse et coups de théâtre s'enchaînent à Washington. Mardi, le New York Times affirmait que M. Trump aurait notamment fait pression sur ce dernier, avant son limogeage, pour qu'il classe le volet de l'enquête concernant Michael Flynn, son éphémère conseiller à la sécurité nationale soupçonné de contacts troubles avec les Russes. Puis nouveau coup de tonnerre pour la Maison-Blanche mercredi soir, lorsque l'enquête sur les liens et l'ingérence présumée de la Russie a été confiée à un procureur spécial, qui jouit d'une plus grande indépendance. Une décision vivement critiquée par Donald Trump, criant à la «chasse aux sorcières».
Brésil : Joesley Batista, le roi de la viande qui a piégé le Président
l "Tout le monde va finir derrière les verrous", avertissait, il y a quelques semaines, Joesley Batista, magnat du secteur agro-alimentaire qui a piégé le président brésilien Michel Temer à l'aide d'un enregistrement compromettant. En mars, ce chef d'entreprise de 44 ans, patron de JBS (plus grande entreprise de transformation de viande au monde) a enregistré le président à son insu. Pendant l'enregistrement de 40 minutes, M. Temer donne son assentiment lorsque l'homme d'affaires lui explique avoir versé de l'argent à Eduardo Cunha, ex-président de la chambre des députés, actuellement en prison, pour acheter son silence. Une véritable bombe qui a explosé en avant-première mercredi soir sur le site du quotidien O Globo, avant d'être rendue publique jeudi par la Cour suprême qui s'est empressée d'ouvrir une enquête. La présidence a nié que M. Temer ait acheté le silence de l'ex-député. Visé par l'opération "Lavage express", enquête tentaculaire qui a révélé un vaste réseau de corruption lié notamment aux marchés publics du géant pétrolier d'Etat Petrobras, il a noué un accord avec la justice pour se transformer en "Gorge profonde" à la sauce brésilienne. Comme l'informateur du scandale Watergate, qui a provoqué la démission du président américain Richard Nixon, ses révélations explosives ébranlent considérablement le président Temer.
Dakar : des milliers de manifestants pour la libération du maire
l Des milliers de manifestants ont réclamé hier soir à Dakar la libération du maire de la capitale sénégalaise, emprisonné depuis mars pour détournement de fonds publics, à l'appel d'une nouvelle coalition de l'opposition. Khalifa Sall, maire de Dakar depuis 2009, est en détention préventive depuis le 7 mars. M. Sall, probable candidat à l'élection présidentielle de 2019 contre le chef de l'Etat Macky Sall, au pouvoir depuis 2012, doit répondre de dépenses «non justifiées» de plus de 2,7 millions d'euros au préjudice de la mairie, selon la justice, ce qu'il nie. Ses partisans imputent ses déboires judiciaires à son statut de dissident du Parti socialiste (PS), une formation membre de la coalition au pouvoir, et de la majorité présidentielle, des allégations réfutées par les autorités. «Pour la libération de Khalifa Sall», pouvait-on lire vendredi sur des banderoles et pancartes portées par les manifestants dont plusieurs arboraient des T-shirts à l'effigie de responsables de l'opposition. «Si Khalifa Sall est en prison, c'est parce qu'il est un otage politique mais ce n'est pas parce qu'il a détourné de l'argent», a de son côté indiqué Pape Diop, ancien maire de Dakar et ancien président de l'Assemblée nationale.
Afghanistan : 11 membres d'une même famille décimés par une bombe
l Onze membres d'une famille afghane, des femmes et des enfants pour la plupart, qui se rendaient à des fiançailles ont été tués hier vendredi lorsque leur véhicule a heurté un engin explosif au bord de la route. L'attaque, qui s'est produite dans la province de Logar (est), n'a pour l'instant pas été revendiquée, mais les autorités provinciales accusent les talibans, qui ont lancé le mois dernier leur «offensive de printemps». Les talibans n'étaient pas joignables dans l'immédiat pour réagir, mais ce type d'attaque est leur méthode de prédilection contre les forces de sécurité afghanes et étrangères. Les attaques font de plus en plus de victimes chez les civils : 987 enfants ont ainsi été tués depuis début 2017 dans des incidents liés au conflit qui ravage le pays, un record pour cette période selon l'ONU. La mission d'aide de l'ONU en Afghanistan avait déjà lancé un signal d'alarme lorsque cinq garçons d'une même famille avaient été tués ce mois-ci par un mortier non explosé dans la province de Laghman. «Les enfants jouaient dehors et ont trouvé le mortier, probablement tiré plus tôt dans la journée», a expliqué un responsable de l'ONU, Tadamichi Yamamoto. «Une famille détruite en quelques secondes... Cette horreur n'est qu'un exemple des trop nombreux incidents rapportés depuis le début de la saison des combats».


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