Dénouement Après une interruption qui aura duré près de deux mois, les insulines sont, de nouveau, remboursables par les Caisses de sécurité sociale. Cela n?a été rendu possible, selon le président de la Fédération nationale des diabétiques, Mourad Ouhada, qu?à l?issue de discussions qu?il a eues avec le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, M. Tayeb Louh, et le directeur des études et des prestations au sein du même ministère, le professeur Graba. Tout a commencé, nous dit M. Ouhada, lorsque les pouvoirs publics ont substitué le laboratoire allemand Aventis au danois Novonordisk qui n?a pas tenu ses engagements alors qu?il devait monter une usine d?insuline à Tizi Ouzou. Parce que son appellation n?a pas été intégrée dans le logiciel de la Cnas, le produit fabriqué par le laboratoire allemand s?est retrouvé dans les officines et les hôpitaux sans être remboursé aux malades. Ce qui a provoqué la colère des diabétiques qui craignaient ne plus pouvoir acquérir ce qui représente pour eux «un élément vital». Interpellé par la Fédération nationale des diabétiques, le ministère a invité la Cnas à y remédier. Ce qui a été fait. Parallèlement, les Caisses de sécurité ont reçu instruction (de la Cnas) de surseoir au remboursement des anciennes insulines, qui ne sont, du reste, plus commercialisées depuis longtemps. Mais ce sont les autres insulines enregistrées et commercialisées qui ont, dans la foulée, cessé d?être remboursées. «Les responsables de la Cnas étant en congé, j?ai saisi le ministre du Travail qui m?a reçu avec le professeur Graba. J?en suis sorti avec la copie d?une correspondance adressée au directeur général de la Cnas par le ministère du Travail et de la Sécurité sociale le jour même de l?entrevue, à savoir le 4 août.» La correspondance ainsi que le communiqué mettent fin à la confusion, en indiquant que toutes les insulines enregistrées sont remboursables, conformément à l?arrêté interministériel du 6 mai dernier fixant la liste des produits pharmaceutiques remboursables par la Sécurité sociale. Mais il reste tout de même un problème, celui de l?application. M. Ouhada précise qu?elle doit être immédiate, avec effet rétroactif, pour les malades qui ont procédé à l?achat de l?insuline pendant les deux mois où elle n?était pas remboursée. Les affiliés à la Casnos, quant à eux, doivent prendre leur mal en patience, puisque le problème du non-remboursement de ce produit pharmaceutique subsiste en ce qui les concerne. Le président de la Fédération nationale des diabétiques affirme ne rien savoir sur cette question. Il interpelle, d?ailleurs, les pouvoirs publics sur les risques que comporte cette anomalie et au sujet du non-remboursement du matériel consommable telles les seringues, «utilisées plusieurs fois alors qu?elles sont jetables», les stylos-insuline pour les enfants diabétiques et le glucomètre (pour les analyses).