Massacre Selon le bilan des autorités locales, les violences qui opposent les chiites aux sunnites depuis 20 ans ont fait plus de 4 000 morts. Deux explosions ont secoué ce jeudi matin le centre du Pakistan. Alors qu?un millier de militants sunnites qui avaient passé la nuit à commémorer le premier anniversaire de l'assassinat d'un de leur dirigeant à Multan, se dispersaient à l'aube pour rentrer chez eux, après une nuit de sermons et de prières, deux explosions secouent les lieux. Selon des témoins, une voiture piégée a foncé sur la foule. En moins de 20 secondes, deux déflagrations se sont produites. Bilan provisoire : au moins 39 personnes ont été tuées et 100 autres blessées. Cet attentat, le deuxième en quelques jours, est attribué à des extrémistes chiites. Depuis 20 ans, les violences opposant les deux communautés musulmanes ont fait plus de 4 000 morts dans les deux camps. Les militants s?étaient réunis depuis hier soir sur la place Rasheedabad, dans le centre de Multan, pour commémorer la mémoire d'Azam Tariq, fondateur du groupe extrémiste sunnite interdit Sipah-e-Sahaba Pakistan, tenu pour responsable des meurtres de plusieurs dizaines de chiites et qui a été tué par balles près d'Islamabad, le 6 octobre 2003. Ce nouvel acte de violence interconfessionnelle, qualifié de «massacre» par les autorités, intervient seulement six jours après un attentat-suicide contre une mosquée chiite de Sialkot (Est du Pakistan) qui a fait plus de 30 morts et déclenché des émeutes populaires dirigées contre la police. La police pakistanaise avait désigné deux groupes sunnites ? le Sipah-e-Sahaba Pakistan (SSP) et le Lashkar-e-Jahngvi ? comme responsables de l'attentat de Sialkot. Pour les autorités pakistanaises, il n?y a aucun doute, c?est l'organisation extrémiste sunnite Al-Qaîda d'Oussama ben Laden qui avait attisé les tensions entre chiites (15 % de la population) et sunnites (80 %) au Pakistan afin de déstabiliser le pays.