Recensement - Pas moins de 8 442 oiseaux d'eau nicheurs ont été dénombrés durant le mois de mai par les ornithologues dans les zones humides de la wilaya, devenues l'un des sites de nidification privilégiés par la population volatile migratrice. C'est ce qu'a indiqué, hier vendredi à l'APS, un responsable de la conservation des forêts de la wilaya. Initié dans le cadre des activités du réseau national des observateurs ornithologues algériens (RNOOA), à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale des oiseaux migrateurs, ce recensement national des oiseaux migrateurs d'eau nicheurs a ciblé les zones humides naturelles et artificielles de la wilaya. Ces zones sont devenues "une halte et zone de nidification incontournable sur l'axe migratoire entre l'Afrique et l'Europe", a expliqué le chef de groupe Sud-Est II du réseau, Abdelwahab Chedad. L'objectif de ce dénombrement est "d'établir une base de suivi des différentes zones humides, de connaître l'effectif de la population avifaune nicheuse dans la région, sa phénologie et sa densité", a fait savoir M. Chedad, précisant que les indices de nidification sont déterminés par l'existence de nids, d'œufs et de poussins sur les sites. Ce comptage a permis de répertorier une trentaine d'espèces avifaunes nicheuses avérées, dont des espèces observées pour la première fois dans la région, particulièrement le bihoreau gris, le bécasseau sanderling et le grèbe huppé, a-t-il noté. Le recensement a touché le lac Sebkhat El-Maleh (El-Meneaa), une zone humide naturelle d'importance mondiale classée en 2004 sur la convention de Ramsar, ainsi que les zones humides naturelles non classées d'El-Mahfoura et de Daya Oum Souid dans la localité de Seb-Seb et Fayget El-Gara près d'El-Meneaa. Il a ciblé aussi les zones humides artificielles créées à la faveur d'un programme de traitement des eaux usées, de préservation de l'environnement et des ressources hydriques constituées essentiellement des stations d'épuration des eaux usées (STEP) de Kef Doukhen (exutoire de l'oued M'Zab) à El-Atteuf, celles de Berriane et de Guerrara ainsi que les rejets de Métlili et Zelfana, a indiqué le responsable du réseau d'observateurs ornithologues. Ces zones humides disposent d'une biodiversité importante et abritent une variété d'espèces d'oiseaux migrateurs, dont une partie est inscrite sur la liste des oiseaux menacés, élaborée par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Ces sites aquatiques, notamment les sites artificiels existants dans la wilaya de Ghardaïa, sont devenus des habitats et un milieu de reproduction de la population avifaune, favorisés par leur gardiennage et leur éloignement des zones urbaines. Ils recèlent, par ailleurs, des potentialités susceptibles de promouvoir un tourisme écologique et de devenir également de véritables laboratoires à ciel ouvert pour les scientifiques et autres biologistes. La présence d'oiseaux est un bon indicateur de l'état de la biodiversité locale, a conclu M. Chedad.