Un ksar, un témoin ... Visite - Le vieux ksar d'Ighezer, dans la commune d'Ouled Saïd, dans le Gourara (Adrar), figure parmi d'anciens sites archéologiques encore témoins, à travers son cachet urbanistique et architectural, du génie de l'homme saharien dans la réalisation de son bâti. Situé à une douzaine de kilomètres de la capitale de l'oasis rouge, Timimoun, le vieux ksar d'Ighezer, puise ses spécificités patrimoniales et culturelles de sa position géographique, surplombant le lac de Timimoune, entouré de verdoyantes palmeraies, sources économiques et vivrières pour la population du Gourara. Constituant une des anciennes concentrations d'habitants ayant peuplé cette vaste étendue du désert, ce site ancestral a été érigé somptueusement, avec des matériaux locaux adaptés aux conditions climatiques de la région, sur un monticule au centre de cette agglomération et de ses jardins, donnant l'impression d'une tour d'observation des mouvements et dangers engendrés par les conjonctures sociales de l'époque, explique un membre de l'association ‘‘Ighezer'' pour la préservation des sites archéologiques et touristiques de la commune de d'Ouled Saïd. Constituant un des vestiges témoignant de la longue histoire de la région de Timimoune, Ighezer, fondé selon des locales, par les tribus Zénètes installées dans la région depuis de longues dates, constituait un noyau urbanistique jonché sur un site rocailleux appelé ‘‘Dar El-Hassi'', l'eau étant source de stabilité pour la population. Cette dernière s'est dès lors attelée, pour parer à toute incursion étrangère, à ériger des remparts soutenus par des piliers de consolidation pour résister aux rudes aléas climatiques, a précisé le président de l'association précitée, Berachid Hachemi. Ce vieux Ksar, un des sites touristiques très admirés, est surplombé d'une tour d'observation permettant la surveillance, sur de longues distances, d'éventuelles invasions ennemies sur cette Casbah, dont l'accès est très sinueux et labyrinthique. La Casbah d'Ighezer, scindée en ilots séparés par des voies d'accès, à savoir ses flancs Est et Ouest et Dar El-Hassi, a connu, avec l'avènement d'une ère de stabilité et de paix régnante, une extension de ses issues et venelles et de ses structures, avant d'être étoffée d'une mosquée, d'une maison-hôte manifestant harmonieusement le cachet urbanistique et architectural du Ksar. Ces opérations d'aménagement et d'extension ont également porté sur la restructuration de l'espace habitable, en plus de la correction de certaines autres structures, dont les barricades, le rempart, la tranchée, le minaret et la consolidation des palmeraies à la faveur du rallongement des séguias d'irrigation. Un urbanisme unique... Avec une conception architecturale épousant le milieu saharien est construit principalement en matériaux locaux, dont le gypse, les troncs de palmiers et la pierre, le ksar est composé d'habitations et de venelles recouvertes de toitures en troncs de palmiers, permettant d'atténuer la rigueur du climat, aussi bien en hiver qu'en été, et au flanc Est la mosquée, de forme carrée, embellie d'arcades comme soutènement pour pouvoir accueillir plus de fidèles. Ce legs ancestral renferme, entre-autres structures, ‘‘Dar El-Cadi'' (tribunal), édifié près du marché, pour hâter le dénouement des conflits engendrés par les activités commerciales, en plus de la ‘‘Rahba'' (esplanade) donnant vers la mosquée, ainsi que le ‘‘Makam'' (sépulture), d'un des saints patrons de la région, dont le siège visible avec sa forme conique, teinté en blanc, au milieu de la palmeraie et le Ksar, constituant une partie de la mémoire populaire collective de la région. Ce vieux Ksar est aussi composé de bâtisses accrochées les unes aux autres, dont les entrées sont pratiquement caractérisées de ‘‘Ataba'', le seuil de la porte, placé à contre-courant du sable et des vents et offrant l'accès à la ‘‘Skifa'', un espace rectangulaire, trait d'union entre l'extérieur et l'intérieur de la bâtisse. L'ossature de toute ancienne bâtisse ne peut négliger la cuisine, cet endroit exigu servant de lieu de préparation de repas sur feu de bois, et la salle d'accueil des visiteurs appelée ‘‘El-Kaous'' (arcade), dérivant son appellation des arcades formant sa toiture, lieu de regroupement de la famille et d'accueil des visiteurs, en plus du grenier installé sur la terrasse. Cette dernière sert de ‘‘dortoir'' à la belle étoile durant les nuits estivales. Séjour dans le «fer à cheval» L'hôtel Gourara, construit dans les années 1970, édifié à la lisière de la ville, au-dessus de l'oasis, est une remarquable construction de l'architecte français Fernand Pouillon. En forme de «fer à cheval», les niveaux en dégradés offrent de magnifiques terrasses recouvrant les chambres, il est un très bel exemple d'adaptation d'un bâtiment dans un environnement à protéger. On trouve à Timimoun les vestiges d'un beau ksar, il en existe de nombreux autres dans les environs. Bien qu'il soit hors d'usage, l'hôtel Oasis rouge, construit en 1912, garde encore des traces de sa beauté d'antan. Timimoun, cette oasis rouge ... Voyage - Entre le Grand Erg Occidental, au nord, et le plateau duTademaït, au sud, se dresse Timimoun. Une oasis unique du Sahara algérien, située dans la région du Gourara. Elle est réputée pour la couleur de ses constructions en ocre rouge. Un lieu propice à la détente, à la tranquillité mais aussi à la découverte. Aux confins du Gourara et à l'orée du Grand-Erg occidental, la sebkha de Timimoun recèle de nombreux petits villages nichés dans de minuscules oasis. Ceux situés sur ce que furent les rives du lac, s'ornent souvent d'impressionnantes ruines fortifiées : les ksour. Ces forteresses comportent presque toujours plusieurs niveaux. Timimoun fait partie des 3 villes construites dans le style néo-soudanais. Surnommée la flamboyante, elle est située au bord du plateau de Tadmaït. Elle domine la sebkha qui est l'ancien site de ce qui fut autrefois tantôt un fleuve, tantôt une étendue lacustre. Le paysage est le même que dans les autres oasis du Gourara, offrant un magnifique panorama sur la partie méridionale du Grand Erg occidental, composé de splendides dunes. Elle a peu à peu acquis la position d'incontournable destination pour un périple en Algérie. La première impression qui assaille les visiteurs à partir du moment où leurs pieds foulent le sol de la ville demeure le caractère africain de la ville. On raconte que dans un passé lointain, elle a été peuplée par des habitants d'origines diverses. Ainsi elle est le lieu propice pour aller à la rencontre d'une culture métissée due aux diverses origines de ses habitants. Fidèle à son appartenance à l'Afrique du Nord, Timimoun intègre à la fois le monde arabophone et berbérophone. Et l'on est heureux de faire la découverte d'une oasis avec ces différents peuples qui ont superbement laissé leurs empreintes sur la ville de manière à donner naissance à une culture qui est devenue l'emblème de la cité. Comme l'attestent des écrits anciens, il y a de nombreux siècles, l'oasis était un lieu par lequel de nombreux bateaux transitaient. Ce fait a même donné naissance à des villages qui portent actuellement des noms de ports qui n'existent actuellement plus. Sans nul doute que c'est à Timimoun que l'on prendra soin de se rendre pour succomber devant le spectacle des dunes se dévoilant dans toute leur splendeur. Ils sont nombreux qui y ont sucombé à révéler qu'a Timimoun « le charme se trouve à portée de main ».... Fernand Pouillon : l'architecte aux 300 réalisations ! Fernand Pouillon, né le 14 mai 1912 et décédé le 24 juillet 1986, est un architecte et urbaniste français. Il fut un des grands bâtisseurs des années de reconstruction après la Seconde Guerre mondiale. Il a réalisé de nombreux équipements et bâtiments publics en Algérie. Pas moins de 300 projets ont été réalisés par cette architecte de génie à travers les 48 wilayas du pays. L'hôtel Marhaba est l'un des tout premiers réalisés par Fernand Pouillon à son retour en Algérie en 1966. Cette année-là, il réalise l'hôtel El Kaïd de Bou Saada, le Minzah à Moretti, l'hôtel et la station thermale de Saïda et le siège de la wilaya de Tlemcem. Après le projet non réalisé de Saint-Jean-Cap Ferrat en 1965, et celui de la ville nouvelle de Créteil en 1964, la conception de l'hôtel, situé en ville, dut être un étonnant exercice de style. Elle annonce les formes du magnifique hôtel El Mountazah (du Rocher) à Seraïdi (Annaba) l'année suivante, et le hall d'entrée de l'hôtel Riadh à Sidi Ferruch deux ans plus tard. A alger il réalisera, la Cité Universitaire Bab Ezzouar. Réalisée en deux tranches en 1974 et en 1978 : Bab Ezzouar I et Bab Ezzouar II. Puis la Cité Universitaire de Ben Aknoun après avoir participé à la conception de DIAR ESSAADA, DIAR El- MAHCOUL , CLIMAT DE FRANCE. Face aux vicissitudes du temps et du climat rude Construite principalement en toub (pisé), en argile, sable et pierres, troncs et feuilles de palmiers, la Casbah d'Ighezer reflète le génie architectural des anciens habitants de la région qui n'ont ménagé aucun effort pour la consolidation des socles des bâtisses en pierre dures, d'argile mélangé à la chaume et au sable pour soutenir les habitations, entrelacées de ruelles et de venelles, et dont les couches d'étanchéité des terrasses sont faites à partir d'un mélange de chaux et de sable. Cette composition de prévention contre les aléas climatiques permet de cimenter le toit et de le prémunir contre les infiltrations des eaux pluviales, toute en renforçant la toiture de ‘‘Kadous'', des chéneaux devant conduire les eaux hors des bâtisses pour éviter les infiltrations et la fissuration des habitations. Ces anciennes méthodes de construction et d'architecture à travers le territoire de la wilaya d'Adrar montrent l'ingéniosité des anciens habitants de la région, à travers ces réalisations et leurs impacts, à dompter la rigueur du climat, contribuant ainsi à perpétuer la vie dans ces zones arides et désertiques, a fait savoir le membre de l'association Ighezer. L'association s'emploie à mettre en valeur ce legs ancestral par le lancement d'actions associatives pour la restauration de pans d'habitations en pisé proches de la Casbah, en vue de sauvegarder ses spécificités urbanistiques et architecturales, à la satisfaction aussi bien des archéologues, anthropologues et des touristes en quête de découverte des anciens modes de vie dans le Gourara.