Résumé de la 50e partie - Dahbia a tenté de mettre fin à ses jours au moment où Mustapha s'apprêtait à se marier avec elle pour la seconde fois. Le médecin se tut un moment, hésita puis regarda le vieux Abdellah et lui dit : — Je pense qu'il vaut mieux que vous l'emmeniez chez vous. Si elle se retrouve encore chez sa belle-famille...Elle ne se sentira pas bien... Elle pourrait encore tenter quelque chose d'irréparable. Le visage de cheikh Nafaâ s'assombrit mais s'il savait quelles séquelles se manifesteraient chez la jeune femme, il aurait certainement applaudi le conseil du vieux médecin. Quand Dahbia eut été allongée sur son lit, chez ses parents, elle était à demi-inconsciente. Elle avait ouvert les yeux mais ne faisait que gémir. Sa mère se tint devant elle et n'arrêtait pas de lui demander si elle n'avait besoin de rien. En guise de réponse, elle remuait les lèvres sans qu'aucun son ne sorte de sa bouche. Au début, tout le monde croyait qu'elle était si fatiguée qu'elle ne parvenait pas à articuler les sons les plus simples. Ce n'est qu'au bout de deux jours de mutisme que Bachir fit part de ce qu'il avait compris : elle était devenue muette ! Dahbia avait perdu l'usage de la parole. Son explication était très simple mais tout le monde y adhéra : selon lui la poudre américaine qu'elle avait avalée lui avait brûlé tous les organes de la gorge où se formait la voix... — C'est donc à cela que faisait allusion le médecin lorsqu'il parlait de séquelles ! fit avec méditation le vieux Abdellah. Et il ne nous a rien dit pour ne pas aggraver notre désarroi. De son côté, cheikh Nafaâ avait fait venir de nouveau son ami le marabout pour essayer de raisonner son fils, Mustapha. Cette fois-ci, le vieil homme décida de mettre le paquet pour «guérir» de sa passion aveugle, l'infortuné amoureux. Il s'asseyait avec lui, en tête à tête et lui parlait pendant des heures et des heures, utilisant parfois un langage cru : — Cette femme, mon garçon, n'est pas à toi et ne sera jamais à toi ! — Je finirai par l'avoir... Elle finira par m'aimer et elle sera la mère de mes enfants. — Qu'est-ce que tu peux attendre d'une femme qui a préféré mourir plutôt que de vivre avec toi ? Elle aime quelqu'un d'autre ? Soit ! mais ce quelqu'un est mort. Il n'est plus de notre monde. Et elle continue à l'aimer. Elle te préfère un mort ! En plus, elle n'arrête pas de répéter que c'est toi qui l'as tué par le biais d'un sortilège ! A suivre