Résumé de la 37e partie ■ L'idée que la maladie de Bélaïd soit causée par un sortilège est dans l'air. Et le coupable est tout désigné : cheikh Nafaâ. Omar regarda un bon moment Bachir. Il ne comprenait pas trop à quoi il faisait allusion avec cette histoire d'âne emporté par un oued. Mais il était si fatigué et si préoccupé par autre chose qu'il décida de ne plus rien dire. Ce n'est qu'à une heure tardive de la nuit que Bachir rentra à la maison où tout le monde l'attendait. Ce fut Dahbia qui s'écria la première : - Où est Bélaïd ? Où l'as-tu laissé ? - Je l'ai laissé à Alger, à l'hôpital Mustapha... - Tu l'as laissé à Alger ? - Vous êtes partis à Alger ? ajouta Abdellah avec inquiétude. - Oui...C'est le médecin auquel nous nous sommes adressés en premier lieu qui nous l'a conseillé...parce qu'il a trouvé que le mal dont souffre Bélaïd est mystérieux...Le même constat a été fait par les médecins de l'hôpital d'Alger.... Ils n'ont rien compris à son mal...C'est pourquoi Omar et moi avons émis une hypothèse... - Quelle hypothèse ? demanda cheikh Abdellah en fronçant les sourcils... - Nous nous sommes dit que Bélaïd a peut-être été victime d'un «s'hour» . En entendant ces mots, Ghania, la mère de Bachir s'écrira : - Je le savais ! Cette maladie n'est pas une...maladie...C'est un s'hour ! Comment «ya Aâdjaba», un homme qui était en si bonne santé quelques jours plus tôt, au point de fabriquer de ses seules mains tous les meubles de sa maison, peut-il tomber malade si subitement ? Non, Bélaïd a été victime d'un «s'hour» ! C'est plus que certain. D'ailleurs beaucoup de gens ont vu cheikh Nafaâ en compagnie d'un marabout ! C'est vrai ou non ? Ghania se tut un moment et fixa son regard sur cheikh Abdellah et Bachir: - Vous ne dites rien parce que j'ai raison, hein ? - Femme, s'il te plaît, n'en rajoute pas. Tout le monde sait que cheikh Nafaâ fréquente ce marabout parce qu'il veille sur son fils qui commence à perdre la tête. - Ça, c'est ce que tout le monde sait...C'est ce qu'il raconte aux gens pour qu'ils arrêtent de se poser des questions... Moi, je suis certaine que c'est ce marabout qui a jeté un un très mauvais sort à notre Bélaïd... Il veut le tuer pour que le fils de ce vieux hibou de cheikh Nafaâ puisse récupérer Dahbia. - Ah non ! s'écria cheikh Abdellah, je t'interdis de parler de cette manière de cet homme dont la droiture n'a jamais été contestée, y compris par ceux qui ne savent que dire du mal des autres. Tania Hamadi