Histoire - L'exposition prouve que malgré toutes les invasions subies, toutes les infortunes éprouvées au fil des siècles, depuis les Vandales jusqu'aux Français, la cité «Blanche», point de convergence des civilisations, est restée à jamais lumineuse. D'après la thématique «El-Djazaïr el-mahmiya Billah», un titre accrocheur du point de vue symbolique et spirituel, on aurait voulu que l'exposition qui se déroule au Palais des Raïs soit plus animée par des rencontres et des conférences. Tant le sujet s'inscrit dans l'identité d'une cité antique, de son passé, ses légendes et plus particulièrement son âme. Parce que la ville, malgré tous les bouleversements, et Dieu sait qu'il y en a eu, n'a pas perdu son âme. «El-Djazaïr el-mahmiya Billah», protégée par la puissance divine. Une notion qui restitue depuis toujours la charge spirituelle que l'on prête à la ville. Pour la petite histoire, dans les années 90, lorsque le pays était pris dans la tourmente de «la terreur», au cours de quelques rencontres avec des journalistes étrangers venus couvrir le drame algérien, ces derniers à chaque fois répétaient que l'Algérie était soutenue depuis la nuit des temps par «une Entité». Entité, dites-vous ? «Allah dans toute sa Bonté», répondaient croyants et citoyens fermement unis au cours de la sombre période. Tout cela nous ramène à l'exposition du Palais des Raïs qui prouve que malgré toutes les invasions subies, toutes les infortunes éprouvées au fil des siècles, depuis les Vandales jusqu'aux Français, la cité «Blanche», point de convergence des civilisations, est restée à jamais lumineuse.Outre d'anciennes cartes datant de 1575, des photos suivies de textes explicatifs sont là pour nous faire remonter le temps de ce que fut Madinat Ziri Ben Mezghena. Une collection importante de gravures présente ce que fut «l'île aux mouettes», à travers ses mosquées, ses vieux ilots d'habitations, les ruelles artisanes, les fontaines, les hammams, les cafés, toute une vie sociale citadine qui fait battre le cœur d'une ville. Un environnement urbain animé avec des pages de vie représentées par des scènes de fêtes religieuses et familiales. Avec cela une série de cartes postales reproduisant et informant sur des charges, qui pour certaines d'entre elles perdurent comme écrivain public ou dinandier. Le saint patron de le ville Sidi-Abderrahmane et les santons qu'il protège entre ses murs pour l'éternité font également partie de l'exposition. Sans oublier les lieux de culte chrétien et juif implantés sur les terres de la cité millénaire. Alger plurielle, Dzaïer multiculturelle se manifeste également par sa richesse musicale, legs des icônes Meriem Fekaï, Fadéla Dziria, Tetma et le père du chaâbi, El-Hadj M'hamed El-Anka. Organisée par la wilaya d'Alger en partenariat avec l'association «El Adlanya», l'exposition fermera ses portes le 3 août prochain. Alger l'Algérienne, la méditerranéenne a vu son nom dépasser le cadre de ses frontières maritimes, marquée par le passage des différentes civilisations.