Rencontre Un vaste plaidoyer en faveur des troubles concomitants entre la santé mentale et psychique a été engagé depuis 2001 par l?OMS. Cette dernière définit, d?ailleurs, la santé comme un bien être physique, mental et social complet et non pas uniquement comme l?absence de maladie ou d?infirmité. En Algérie, un vaste travail de promotion de la santé mentale a été mis en ?uvre par un dispositif comprenant la réorganisation des soins, la révision de la législation sur la santé mentale, la réhabilitation des malades mentaux ainsi que la communication sociale. Cependant, les professeurs présents à la journée organisée hier à Institut national de santé publique (Insp) demeurent unanimes et attestent que le problème de la santé mentale nationale réside, plutôt, dans la non-application de toutes les démarches avancées par le ministère. Pour appuyer ses dires, le professeur Mohamed Abdelfateh Bakiri exerçant à l?hôpital psychiatrique Frantz-Fanon de Blida nous invite à nous déplacer vers les centres hospitaliers spécialisés en psychiatrie pour constater de visu les conditions d?hospitalisation de ces malades. Pour lui, cette journée est devenue «presque un rituel annuel qui fait appel à des théories qui n?ont aucun impact concret sur la réalité de la santé mentale dans notre pays. Or le problème réside dans la médecine psychiatrique de santé publique, de pratique et de formation des spécialistes aussi bien sur le plan quantitatif que qualitatif». Cependant, dans son intervention, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Redjimi, a largement mis en exergue le rapport étroit existant entre la santé mentale, la santé physique et le bien-être. Tout en soutenant les actions entamées par son département, visant à sensibiliser le grand public et les professionnels sur la notion de la concomitance des deux catégories d?intervention, M. Redjimi n?a pas omis de mettre l?accent sur les contraintes et les insuffisances qui règnent dans son secteur. L?occasion était aussi une opportunité pour réfléchir sur la politique de la santé mentale en matière d?approvisionnement en médicaments, de développement des ressources humaines et de soutenir la recherche dans ce domaine. A ce propos, le ministre a assuré que dans les perspectives de son programme, il prévoit l?amélioration des conditions de vie dans les milieux hospitaliers, la révision de la nomenclature des médicaments destinée à cette catégorie, la mise en place d?un programme national de prévention du suicide, des formations complémentaires et continues de toutes les compétences en place dans le dispositif de soins de santé mentale, ainsi que l?amélioration de l?intégration de la santé mentale dans les soins de santé généraux pour prévenir et traiter efficacement ces maladies.