Résumé de la 2e partie - Durant l'exécution, le masque qui cachait le visage du condamné, d'une taille inadéquate, glissa, révélant aux témoins le visage de souffrance du supplicié. Après quatre minutes de décharges électriques, George Stinney fut déclaré mort. Jusqu'au bout, Plowden, l'avocat de la défense, avait refusé d"interjeter appel. Il se justifia sans la moindre honte en rappelant ses ambitions politiques et, accessoirement, les revenus insuffisants de la famille de George Stinney. Même si aucune irrégularité légale n'entacha le procès de Stinney, ce dernier demeure le symbole d'une justice expéditive aux relents racistes. L'exécution d'un adolescent de quatorze ans ne fit pas la Une de la presse. Seuls les journaux locaux consacrèrent quelques lignes à l'affaire. Dans l'ensemble, les Etats-Unis, captivés par le débarquement qui se déroulait en Normandie, restèrent ignorants de l'affaire Stinney. Pourtant, l'adolescent avait été exécuté 81 jours après le crime dont il avait été reconnu coupable. Un délai qui apparaît ridiculement court de nos jours, où plusieurs années séparent le verdict de l'exécution... A ce jour, George Stinney demeure le plus jeune condamné à mort à avoir été exécuté aux USA sur l'ensemble du vingtième siècle. Même si le code pénal de la Caroline du Sud rend pratiquement impossible une réhabilitation du condamné, de nombreuses voix se font aujourd'hui entendre dans le sens de l'innocence. «Nous estimons que George Stinney a été exécuté à tort, qu'il n'a pas eu un procès juste, même selon les critères de 1944, et qu'il est fort probablement innocent», déclara ainsi Miller Shealy, professeur de droit à l'Université de Charleston. Une psychiatre légiste mit aussi dramatiquement en cause la fiabilité de la confession d'un adolescent noir face à des policiers blancs dans le contexte de ségrégation de l'époque. Divers documents sont aujourd'hui disponibles et abondent dans le sens de l'innocence. On trouve ainsi les témoignages sous serment des frères et sœurs du jeune exécuté, affirmant que celui-ci était resté à leurs côtés tout au long de la journée du 23 mars 1944. Ces témoignages ne furent récoltés qu'en 2009, 65 ans après les faits. Citons aussi le témoignage d'un homme, sans aucun lien avec la famille Stinney, à qui son grand-père aurait confié avoir passé la journée du 23 mars 1944 en compagnie de George Stinney. Enfin, un expert a établi qu'il était impossible pour un garçon pesant à peine 45 kilos de frapper si violemment les deux jeunes victimes à l'aide d'une barre de fer de plus de dix kilos et encore moins de traîner leurs corps à l'endroit où ils ont été découverts.