Lancement - Les premières opérations bancaires de la finance islamique devraient être lancées par certaines banques avant la fin de l'année 2017... C'est ce que nous apprend le président de l'Association des banques et des établissements financiers (ABEF), Boualem Djebbar. «Les premières opérations portant introduction de la finance islamique dans le domaine bancaire seront lancées par quelques banques avant la fin de l'année en cours, tandis que les autres banques vont suivre au cours de l'année 2018», avance-t-il. «Le lancement de la finance islamique est vraiment imminent au niveau des banques publiques et au niveau de l'ABEF. Nous travaillons depuis quelque temps sur la préparation de cette opération, et ce, notamment sur le plan de la sensibilisation et de la formation.» A ce propos, M. Djebbar précise que ce sont toutes les banques publiques qui sont en train de préparer ce projet et ont inscrit dans leur stratégie le lancement de ce type de financement que ce soit au niveau de l'épargne ou à celui des types de financements. Ce projet, poursuit-il, «fait partie de la volonté des banques de diversifier leurs produits et de satisfaire la clientèle potentielle». Plus encore, ajoute le même responsable, «il y a un marché et une clientèle qui sollicite ce type de financement. Les banques doivent donc répondre à cette demande». M. Djebbar espère que l'introduction de la finance islamique dans le paysage bancaire du pays connaîtra un succès notamment en matière de bancarisation, de drainage d'épargne et en termes de participation au développement économique. Le gouvernement entend mettre en place plusieurs mécanismes permettant de combler le déficit budgétaire de l'Etat, causé par la baisse drastique des revenus des hydrocarbures et le volume élevé des importations. Les pouvoirs publics ont choisi de recourir au système de la finance islamique, comme une option parmi d'autres permettant d'assurer la liquidité au Trésor. Pour rappel, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, avait annoncé récemment l'introduction de la finance islamique par deux banques publiques avant fin 2017 et par quatre autres banques publiques en 2018. Selon des spécialistes au fait de ces questions, ces banques vont financer en premier lieu, par le principe de la murabaha, les crédits à la consommation sur le produit local, comme l'électroménager et les voitures, ou encore l'achat des matériels médicaux. Les quatre autres banques publiques qui se doteront de cet outil d'ici 2018 vont intégrer les «sukuk» dans leurs systèmes. Une mesure qui consiste à l'achat des obligations sans taux d'intérêt, avec une marge bénéficière importante. Ce qui va inciter les plus réticents à mettre leur argent dans les banques. * De quoi s'agit-il ? l Le crédit bancaire basé sur les principes de la finance islamique destinés aux particuliers et aux investisseurs, est une occasion inespérée pour les Algériens, surtout parmi ceux qui hésitent et évitent de demander des prêts financiers auprès des banques qui appliquent les taux d'intérêt. Désormais, les usagers auront la possibilité d'aller vers les banques publiques pour bénéficier de crédits sans intérêts. Ces prêts peuvent servir aussi bien les investisseurs que les particuliers, surtout pour l'acquisition des biens de consommation et les biens immobiliers. Les premiers peuvent en bénéficier pour financer leurs projets et fructifier leurs affaires. L'Etat aura la possibilité aussi de capter l'argent de l'informel et de l'épargne qui, jusque-là, ont souvent fui le circuit bancaire pour des raisons religieuses. Il sera question pour les particuliers de couvrir leurs achats habituels, surtout pour promouvoir le produit local. Le terme finance islamique recouvre l'ensemble des transactions et produits financiers conformes aux principes de la Charia, qui supposent l'interdiction de l'intérêt, de l'incertitude, de la spéculation, l'interdiction d'investir dans des secteurs considérés comme illicites (alcool, tabac, paris sur les jeux, etc.), ainsi que le respect du principe de partage des pertes et des profits.