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Aux racines berbères : Il y a 2 000 ans ... le grenier de Rome, Taksebt
Publié dans Info Soir le 15 - 10 - 2017


Taksebt, ce témoin de l'histoire ...
Reportage - Taksebt, un petit village de la commune d'Iflissen (Tizi-Ouzou) dominant la ville de Tigzirt et laissant l'œil tanguer au gré des vagues jusqu'au large de Dellys (Boumerdes), est un témoin d'une ancienne civilisation Algérienne prospère.
De nombreux vestiges archéologiques remontant à l'époque où les habitants de ce village dont la fondation remonterait au IIème siècle av-JC entretenait des échanges commerciaux avec les phéniciens qui avaient installé un comptoir commercial dans la région, rappelle ce passé glorieux de la Numidie et qui lui a valu le qualificatif de grenier de Rome, en raison de sa riche production agricoles notamment.
Une randonnée pédagogique organisée, courant septembre, à l'occasion de la célébration de la journée mondiale de l'environnement par la direction locale de l'Environnement, en collaboration avec les antennes de Tigzirt de l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés (OGEBC), et du Commissariat national du littoral et la subdivision des forêts, et à laquelle ont pris part les associations Tizgui de Mizrana et Tigzirt environnement et des habitants de Taksebt, a été l'occasion de découvrir et de redécouvrir ces sites historiques. Il est connu que les Phéniciens n'installaient pas des comptoirs commerciaux dans des endroits inhabités, mais choisissaient des villes prospères pour le faire afin de pouvoir y effectuer des échanges avec la population locale.
Et les villes Amazighes anciennes étaient connues pour leur production d'huile d'olive, de figues sèches, de céréales, de poisson séchés ce qui avait valu à la Numidie appellation de Grenier de Rome, a souligné le chef d'Antenne de l'OGEBC, Hamdad Kaci.
La sortie a été aussi l'occasion pour tirer la sonnette d'alarme sur l'état de dégradation avancé dans lequel se trouvent les vestiges archéologiques de Tabksebt, appelé Rusippisir en raison de sa situation sur le sommet du Cap Tadles, un village qui renferme dans ses dédales des pages de l'Histoire de l'Algérie, de la plus ancienne à la contemporaine en passant par le néogothique, la Berbérie ancienne et les présences phénicienne et romaines. Le chef de l'antenne de Tigzirt de l'OGEBC a souligné que si le mausolée de Taksebt est classé, ce qui lui assure une protection juridique et lui a valu des travaux de restauration suite a son endommagement par le séisme de 2003, d'autres sites demeurent non classés et ne peuvent, du coup, pas faire l'objet de protection juridique.
Quant à la protection physique de ces sites, la situation est plus complexe mais pas impossible, explique M. Hamdad qui a relevé l'absence de bureaux d'études technique (BET) et d'entreprises spécialisées dans la restauration de sites archéologiques.
A la découverte de l'antique Rusippisir
Le mausolée de Taksebt avec sont socle qui portait certainement une pyramide de forme lisse ou à gradins, rappelle d'autres mausolée Amazigh tel que le tombeau de Massinissa (Constantine), celui d'Imedghassen (Batna) ou encore le tombeau de Syfaxe (Ain Timouchent) et qui lui sont similaires en technicité même s'ils sont de tailles différentes, ce qui signifie qu'il s'agit bel et bien d'un monument berbère et non pas romain. Quittant ce lieu, le petit groupe poursuit sa randonnée au milieu d'un maquis peuplé de lentisques-pistachiers, pour visiter les restes d'un rempart qui entourait l'antique Rusippisir. Des vestiges milliaires subsistent encore, cachés sous une dense végétation et des arbustes dont les racines ont entamé un travail d'effritement de ce mur qui, selon M. Hamdad, pouvait fournir des renseignements sur l'étendu de la cité antique.
Ameqyass, la basilique antique
n En traversant l'ancien village kabyle de Taksebt, appelé Aariche et aujourd'hui abandonné par ses habitants qui ont construit plus bas, on aperçoit au loin surplombant les maisons traditionnelle en ruine, d'autres vestiges.
Ce sont les ruines d'une basilique antique dont il ne subsiste qu'un arc en pierres taillées d'où le nom Ameqyass donné par les habitants à ce monument en raison de sa forme qui rappelle l'anneau. De retour vers l'actuel village de Taksebt avec ses nouvelles maisons modernes, on constate que les maisons traditionnelles d'Aariche ont été construites avec la pierre de taille récupérée sur le site de l'antique Rusippisir. Des éléments architectoniques ont été également utilisés pour servir de linteau et de seuil. Un pressoir à huile à coté d'une maison en ruine et qui a dû servir à écraser les olives, attire particulièrement l'attention. Il laisse supposer qu'il a été récupéré sur un monument de l'antique cité amazighe. La pierre qui sert à écraser le fruit, porte quatre entailles qui devaient servir à la fixer sur une colonne ou tout autre élément architectural. De même, la pierre où étaient placées les olives de forme circulaire creusée en récipient aurait, elle aussi, servi à orner des monuments antiques de la cité, observe M. Hamdad.
60% des ruines romaines sont en Algérie
Engagements - L'état est mobilisé à travers ses institutions pour la protection et l'entretien des sites archéologiques, d'autant que l'Algérie dispose de 60% des ruines romaines existant dans le monde...
C'est ce qu'affirmait récemment le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, qui effectuait une visite à la wilaya de Tipaza pour s'enquérir de la situation des sites archéologiques que recèle la région.
Le ministre a mis en avant la responsabilité du ministère en vue de protéger ce patrimoine historique mondial, mettant l'accent sur le rôle des établissements relevant de son secteur à accomplir pleinement leurs tâches dans ce domaine d'autant que l'Algérie dispose de 60% des ruines romaines existant dans le monde.
Dans le même contexte, le ministre a rappelé le nombre de chercheurs algériens qui ne cesse d'accroitre chaque année dans les sites de recherche vue que le travail se poursuit dans ces sites à l'effet d'aménager les musées, d'assurer la formation et de mettre à niveau les chercheurs ainsi que de travailler de concert avec les experts de l'Unesco. Les experts internationaux exprimaient leur satisfaction lorsqu'ils s'enquièrent du travail des chercheurs algériens en donnant des orientations pour améliorer la performance des établissements locaux, a-t-il dit, ajoutant que le fait de travailler avec les partenaires étrangers dans ce genre de recherches traduit le grand intérêt qu'accorde l'état pour préserver ce legs civilisationnel. À cette occasion, le ministre a appelé les chercheurs algériens à conjuguer leurs efforts pour protéger ces sites archéologiques et de les faire connaître, soulignant que «tout débat doit être fait dans un cadre scientifique».
A propos des sites archéologiques classés, le ministre a estimé qu'un grand travail se fait à leur niveau, ajoutant que ces sites font l'objet d'un grand intérêt et d'un suivi permanent».
S'agissant du site Les Trois Ilets à El Hamdania (Cherchell), qui est proche du grand projet stratégique qu'est le port de Cherchell, le ministre a rassuré que le projet n'aura aucun impact sur le site qui restera préservé.
Concernant le Mausolée royal qui est l'un des monuments méditerranéens nécessitant un entretien et une protection spéciales notamment à l'intérieur du mausolée, le ministre a soutenu que le dossier sera présenté à l'expertise en matière de sécurité d'autant que les portes du site seront ouvertes aux visiteurs une fois les conditions seront réunies.
Un pan de l'histoire menacé de disparition
Le plus imposant de ces sites est incontestablement le Mausolée de Taksebt, appelé localement Soumaa er Roumi qui surplombe le village. Ce vestige dont une grande partie a été sérieusement endommagée par les séismes et dont le plus dévastateur fut celui qui a frappé le 21 mai 2003 la wilaya de Boumerdes, rappelle toute la fragilité de ce patrimoine qui se dégrade d'année en année et menacé de disparition, en l'absence de travaux de restauration adéquat. Une partie de Ce monument Amazigh de forme octogonal était doté d'une colonne à chaque angle dont aujourd'hui seules deux subsistent. Une description faite par des archéologues dont Carette (dans l'Exploration scientifique de l'Algérie en 1848), Végnéral en 1868, et l'architecte Gavault entre 1885 et 1895, parle d'un monument dont une partie se dresse au dessus du sol composé d'un massif de blocage (du moellon colée avec du mortier) recouvert de pierres de taille et est doté de fausse portes. L'examen des pierres ayant servi à la construction de ce monument dont la régularité des travaux exécutés par les tailleurs de pierre afin de permettre à chaque bloc de s'imbriquer avec l'autre et de constituer pour constituer un ensemble harmonieux, renseigne que ce travail n'a pas pu être fait que dans des ateliers qui devaient être nombreux dans la cité, a observé sur place M. Hamdad. Ce travail colossal de taille et de décoration des pierres, leur acheminement au lieu où devaient être érigé le monument funéraire et leur placement les une sur les autres pour constituer les huit colonnes sont aussi une preuve incontestable que les anciens habitants de la cité disposaient d'un savoir-faire et d'une technicité qui leur a permis de réaliser un tel exploit.
Des BET en bâtiment pour restaurer la mémoire !?
La restauration en 2005 du mausolée de Taksebt a vivement été décriée par les habitants du village qui ont dénoncé des travaux "mal exécutés". Selon M. Hamdad, pour restaurer ces monuments il faut disposer de BET spécialisés. "Or, nous n'avons que des Bureaux d'étude et des entreprises spécialisés en bâtiment", a-t-il regretté. La solution viendrait toutefois du côté de l'université avec l'Institut d'archéologie qui forme des archéologues conservateurs/restaurateurs. "Un enseignant s'est rapproché de notre Office pour proposer un site à restaurer à Taksebt, dans le cadre d'un chantier-école et ayant vu le travail des ces étudiants, je suis confiant", s'est-il réjoui, comme pour esquisser une note d'espoir quant à une prise en charge effective du village millénaire.
Kabylie : Des millénaires d'histoire ...
La Kabylie, qui a subi différentes invasions dans son histoire, est connue pour la richesse de ses vestiges historiques. A elle seule, la wilaya de Tizi Ouzou abrite 202 sites culturels immobiliers éparpillés à travers ses 21 daïras. On y trouve des monuments historiques de différentes époques, allant des vestiges laissés par l'homme préhistorique à ceux légués par la colonisation française, en passant par les édifices turcs et les ruines romaines.
On peut aussi y trouver des traces de fermes, d'huileries, des vestiges de pressoirs et pierres de taille de l'industrie lithique, des pressoirs creusés dans le roc, des peintures rupestres et des inscriptions libyques, des nécropoles, des villages traditionnels et des traces de ports antiques. La Kabylie est riche en sources et fontaines antiques, en monuments funéraires antiques (allées couvertes comme celles d'Aït Rhouna), postes de surveillance antiques ou encore des sites et monuments architecturaux de la période médiévale. La quasi-totalité de ces sites est dans un état de dégradation avancé, détériorés ou à l'abandon et ne sont pas classés. Certains sont en cours de classement et nécessitent des travaux de restauration urgents. Quant à ceux qui sont protégés, ils sont tous classés patrimoine national et relèvent soit du domaine public ou privé de l'Etat ou encore des biens collectifs, comme c'est le cas pour le village d'Aït El Kaïd.
Parmi les autres sites protégés, citons les ruines romaines dites Habs El Ksour, datant de la période antique, qui se trouvent Azeffoun, le mausolée de Taksebt à Iflissen, les ruines romaines de Tigzirt (temple et basilique), la centrale hydraulique de Boghni, la maisojn de Fatma n'Soumeur, la maison de Abane Ramdane à Azouza (Larbaâ Nath Irathen), et la zaouïa de Sidi Ali Moussa à Souk El Tenine.


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