Expectative - La commune d'Arzew, considérée comme la capitale de la pétrochimie du pays, peine à s'assurer un développement local répondant aux attentes d'une population de plus en plus nombreuse. Des habitants d'Arzew sont unanimes à considérer que leur ville connaît aujourd'hui un développement «limité» au regard de sa vocation de «capitale de la pétrochimie» et de toutes les potentialités qu'elle recèle et qui restent à exploiter. «Nos besoins sont nombreux mais restent non satisfaits. Nous attendons beaucoup des futurs élus pour régler nos problèmes, répondre à nos doléances et être réellement à notre service», soulignent de nombreux citoyens. Transport, assainissement, dégradation de l'environnement, gestion des zones d'habitation qui ont poussé comme des champignons sur les hauteurs de la ville et hygiène sont autant de problèmes soulevés par les citoyens. «Une commune comme Arzew, connue à l'échelle mondiale pour sa zone pétrochimique, n'a même pas une gare routière digne de ce nom. Celle qui existe à l'entrée de la ville est dépourvue des commodités les plus élémentaires. L'été, elle se transforme en fournaise et l'hiver, elle devient un bourbier», déplore un travailleur, contraint d'emprunter cette gare pour rejoindre son lieu de travail à Oran. Les jeunes se plaignent du manque de loisirs et d'animation culturelle. «La salle de spectacles El-Mactaâ est inexploitée presque tout le long de l'année, alors que son aménagement a coûté des millions», déplore-t-on . La mission paraît difficile pour les futurs élus. Le pari n'est pas toujours facile à tenir pour cette ville-dortoir, en pleine expansion démographique, qui a vu, depuis peu, ses recettes fiscales baisser, même si elle compte parmi les plus riches communes du pays. D'une simple allée d'un kilomètre, bordée de palmiers et d'un petit port de pêche, Arzew est aujourd'hui une ville grouillante, où vivent quelque 100 000 âmes dans plusieurs agglomérations secondaires éclatées comme El-Mouhgoune, les cités Zabana et Ben Boulaïd, Haï Gourine, Akid Athmane et autres zones d'habitation qui ne cessent de grossir. «Arzew a toujours souhaité assumer son propre développement», soutient la secrétaire générale de l'APC, soulignant que la commune ne bénéficiait d'aucun subside de l'Etat. «A l'exception des projets communaux de développement, des projets à fort impact social, le reste de la nomenclature des projets se réalise en autofinancement», a-t-elle affirmé, citant de nombreux projets dont l'élargissement de la liaison routière Arzew-Cap Carbon sur une distance de 9 kilomètres, un projet prometteur devant briser l'enclavement de cette région et lui ouvrir des perspectives prometteuses en matière de développement touristique. La commune tente de trouver d'autres ressources pour financer son propre développement local, explique la même responsable, assurant que les recettes communales annuelles, actuellement estimées à 1,42 milliard DA, ont diminué de 35% par rapport aux années passées, en raison de la baisse de la fiscalité pétrolière. «Ce manque à gagner a influé, quelque peu, sur la gestion communale notamment en matière de fonctionnement et d'équipements», a souligné la même source, informant que la masse salariale représentait 51% du budget communal.