Sonatrach n'aurait pas admis que le train de voyageurs traverse le pôle pétrochimique d'Arzew. Les voyageurs attendront longtemps encore au quai. L'attente dure depuis plus d'une vingtaine d'années. Le train n'arrivera pas. Terminus, tout le monde descend à la gare communale d'El Mohgoun, à quelques kilomètres de la ville d'Arzew. Ainsi, la décision d'écourter la trajectoire de la ligne Es-Senia-Arzew met mal à l'aise et les adeptes du train et les habitants des villes d'Arzew et d'Oran. Ce rétrécissement de la ligne aurait été imposé par Sonatrach qui n'aurait pas admis que le train de voyageurs traverse le pôle pétrochimique d'Arzew, pourtant prévu sur la fiche technique du projet. «La sécurité du site pétrolier d'Arzew et celle des résidents limitrophes doit être de mise» indiquent-on. Mais avec cette sortie inattendue, la liaison des deux pôles d'Oran est renvoyée aux calendes grecques. Pourtant, l'inauguration officielle de cette desserte devant rallier Oran à Arzew a eu lieu, il y a moins d'une semaine, après une série d'essais. «Toutes les conditions sont aujourd'hui réunies pour permet-tre la mise en service de cette ligne, avant la fin de cette année», a déclaré le ministre lors de sa dernière visite d'inspection au début du mois. S'étendant sur une trajectoire de 30 km, cette liaison devait soulager les habitants de l'est d'Oran du fait qu'elle reliera sept localités situées sur son axe. Il s'agit des communes de Hassi Bounif, Hassi Ameur, Gdyel, pour finir, enfin à El Mohgoun. En outre, elle devait permettre la relance du développement local. Dans le plan de la maquette initiale, la liaison ferroviaire passera par le pôle pétrochimique et aboutira en plein centre d'Arzew. Selon les plus au fait du dossier, la dernière tranche devant relier El Mohgoun à Arzew fera l'objet d'un appel d'offres pour la réalisation des infrastructures devant accompagner le projet. Deux navettes quotidiennes sont inscrites. Les tarifs appliqués sont très abordables. Ils varient entre 20 à 45DA. Vu leurs grandes activités industrielles et pétrolières, les communes de l'est d'Oran connaissent, au quotidien, un flux important de travailleurs. La ligne qui a englouti au moins de 4,7 milliards de dinars a été freinée par plusieurs problèmes liés aux procédures judiciaires et techniques, notamment le long feuilleton des expropriations. Lors de sa visite de travail et d'inspection du chantier, Amar Tou, ministre des Transports, a recommandé le recours à la force publique. L'on se demande encore si le train sifflera à Arzew d'ici la fin 2008, après que toutes les entraves énumérées soient dissipées.