Idée - Le sujet a été déjà évoqué, de manière très timide, mais il revient de nouveau avec une étude menée par l'université d'Yale, aux Etats-Unis, sur la dangerosité du gazon synthétique. Lors du prochain Symposium sur le renouveau du football algérien, un des sept ou huit ateliers sera consacré à la problématique des infrastructures et son impact sur le développement du football dans notre pays. Evidemment, les animateurs de cet atelier vont aborder plusieurs aspects et volets, dont celui des terrains de football qui posent souvent problème, sachant que le parc en Algérie est composé de 1 296 stades dont 28 seulement sont en pelouse naturelle (2%), 364 (28%) en gazon synthétique et 904 en tuf (70%). Aussi, la tendance est vers la reconversion des stades en tuf et même en pelouse naturelle en gazon synthétique (cas récemment du stade Akid Lotfi de Tlemcen), dont certains sont de mauvaise qualité. Il n'y a d'ailleurs qu'à faire le tour de certains stades et de terrains de proximité de quartier pour voir l'état de ces terrains qui se dégradent au bout d'une année ou deux d'utilisation, alors que dans d'autres pays, le terrain synthétique a une plus longue durée de vie, moyennant bien évidemment des travaux d'entretien, chose qui n'existe pratiquement pas chez nous comme l'arrosage ou l'apport en sable, voire en gomme pour permettre une meilleure souplesse et ménager les «rotules» des footballeurs. Toutefois, et selon Aliapur, l'organisme français de collecte et recyclage des pneus, il faut 23 000 vieux pneus usés pour fabriquer un terrain de football de onze contre onze. Dans une étude à paraître menée à l'université d'Yale aux Etats-Unis (9ème au classement mondial), il n'y aurait pas moins de 190 substances classées comme toxiques ou cancérigènes trouvées dans les granulés composant les terrains synthétiques. Dans certains pays, on pense même à les réduire, voire les bannir, comme ce fut le ca dans la ville de New York où la mairie a renoncé dès 2008 à la plupart des projets des terrains en synthétique. Qu'en est-il du cas Algérie où ces terrains pullulent avec tous les risques encourus ? Il y a quelques années, le ministre de la Jeunesse et des Sports (MJS) Mohamed Tahmi avait pondu une note interdisant la reconversion des terrains en gazon naturel en tartan afin de préserver au moins ce qui reste. Malheureusement, cette note ou circulaire a été mise au placard puisque le MJS a cédé aux caprices du wali de Tlemcen qui a décidé de transformer le terrain du stade Akid Lotfi, longtemps en gazon naturel, en revêtement synthétique. Mais devant les dangers qui guettent nos enfants et les pratiquants sur ce genre de terrain, n'est-il pas temps de se pencher sur cette problématique et veiller au moins sur la qualité des produits utilisés afin qu'ils soient conformes aux normes FIFA ? La balle est dans le camp des décideurs et des responsables du sport en Algérie.