Représailles L'armée israélienne a dynamité ce mercredi avant l'aube à Naplouse la maison familiale de l'auteur d'un attentat-suicide commis la veille à Rosh Ha-Aïn, à l'est de Tel-Aviv. Par ailleurs l'armée israélienne a annoncé dans un communiqué l'arrestation, dans la nuit, dans la région de Naplouse, de sept Palestiniens soupçonnés d'implication dans des attaques anti-israéliennes dont l'un se serait porté volontaire à une opération-suicide. Les militaires ont démoli dans le camp de réfugiés d'Askar de Naplouse (nord de la Cisjordanie) la maison de Khamis Ghazi Fayçal Jerwan, 17 ans, selon des témoins palestiniens et des sources militaires israéliennes concordantes. La maison d'un étage où vivaient dix membres de sa famille a été complètement détruite par l'explosion. Le kamikaze avait tué un Israélien et blessé dix autres en actionnant une ceinture explosive à l'entrée d'un centre commercial de Rosh Ha-Aïn. Il avait lui-même trouvé la mort dans l'attentat. L'attaque-suicide a été revendiquée par les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, un groupe lié au Fatah de Yasser Arafat, mais agissant de façon autonome. Quarante minutes plus tard, un second kamikaze, lui aussi résidant au camp d'Askar avait tué un colon israélien et blessé deux autres, dans l'explosion de sa voiture piégée en contrebas de la colonie d'Ariel, où les victimes faisaient de l'auto-stop. Cette seconde attaque a été revendiquée par les Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du mouvement radical islamique Hamas, qui l'a présentée comme une riposte au raid vendredi dernier de l'armée israélienne au cours duquel quatre Palestiniens ont été tués à Askar dont deux membres des Brigades Ezzedine al-Qassam. Dans un communiqué, l'armée a affirmé que la démolition de la maison constituait un «message aux terroristes et à leurs complices, signifiant qu'il y a un prix à payer pour leurs actes» et qu'elle continuerait à les frapper. C'est la seconde fois que l'armée détruit une maison en Cisjordanie, depuis l'annonce d'une trêve de trois mois, le 29 juin dernier, par les principaux groupes armés palestiniens. Elle avait démoli le 18 juillet en Cisjordanie les maisons de deux Palestiniens impliqués dans l'enlèvement d'un chauffeur de taxi israélien. Depuis août 2002, l'armée a dynamité en Cisjordanie et dans la bande de Gaza plus de 200 maisons appartenant à des Palestiniens impliqués, selon elle, dans des attentats anti-israéliens. Cette politique est dénoncée par les organisations humanitaires qui la considèrent comme une sanction collective. Son efficacité a été également mise en doute en Israël même, compte tenu du fait que de l'aveu des services de sécurité, les organisations radicales palestiniennes n'ont aucune difficulté à recruter des candidats à des actions-suicide. Par ailleurs, l'armée a démoli en tout, depuis le début de l'Intifada en septembre 2000, 2 000 maisons palestiniennes, notamment dans la bande de Gaza, construites, selon elle, sans permis, ou pour des «motifs sécuritaires», selon Amnesty International. Des maisons palestiniennes rasées Les autorités israéliennes ont fait raser ce mercredi matin cinq maisons palestiniennes dans les faubourgs de Jérusalem-Est, ont indiqué des témoins. Les maisons abritant une quarantaine de personnes ont été rasées aux bulldozers sous la protection de gardes frontières dans le village de Waladjeh à la lisière de Jérusalem-Est (annexée par Israël) et du reste de la Cisjordanie occupée. Des ouvriers étrangers, employés par le ministère israélien de l'Intérieur, ont sorti auparavant les affaires des familles. L'armée israélienne a détruit, depuis le déclenchement de l'Intifada en septembre 2000, des centaines de maisons palestiniennes, construites, selon Israël, sans permis, sans compter des maisons dynamitées dans le cadre de mesures punitives. Mais ces démolitions avaient été quasiment suspendues à la suite de la trêve proclamée le 29 juin dernier par les plus importants groupes armés palestiniens, diversement suivie.