Sursis Invoquant, à la dernière minute, une petite blessure à la cuisse, Abdenacer Ouaddah a fait l?impasse sur le stage de l?équipe nationale et le match contre le Sénégal. Le sociétaire d?Ajaccio s?est contenté d?un simple coup de fil pour décommander sa venue en équipe nationale, alors qu?il aurait pu faire le geste de retrouver l?ensemble du groupe et demander au sélectionneur de le dispenser du match contre le Sénégal. Or Ouaddah, tout comme Boutabout, ne semble pas être vraiment motivé à faire son come-back avec les Verts depuis son escapade de Sousse, lors de la CAN-2004. Boutabout a fini ensuite par trancher : il ne viendra plus en équipe nationale. Ouaddah lui emboîtera-t-il le pas ? Surtout que la blessure invoquée s?est avérée finalement moins grave qu?on le pensait puisqu?il a pris part, de manière très remarquée, avant-hier, au match qu?a livré son équipe face à l?Olympique de Marseille gagné 2 à 0 par les Ajacciens (deux buts du Brésilien André Luiz). En réponse à cette situation embarrassante, Fergani préfère ne pas trop polémiquer sur le sujet et on le comprend bien. Mais il est évident que le sélectionneur national ne s?appuiera plus sur des joueurs qui ne seront pas engagés à 100% et il l?a si bien signifié à la presse à l?issue du match contre les Lions de la Téranga. «S?il le faut, je composerai dorénavant avec des joueurs moyens, mais je ne badinerai pas avec la discipline ni la sérénité du groupe», avait-il dit. Pour sa reprise en main de la sélection, Fergani s?est contenté de rappeler à l?ordre les joueurs outrepassant les règles de discipline qu?il voudra instaurer au sein du groupe, mais il n?écarte pas l?idée de frapper fort à l?avenir. Il est temps d?assainir une situation qui devient de plus en plus intenable et sauver la sélection de toutes ses querelles, ce malaise qui la ronge de l?intérieur et tous ces comportements néfastes de certains joueurs. Fergani a toutes les cartes en main pour composer, dans les mois qui viennent, une ossature perfectible sur le terrain et monter une équipe motivée. Cela passe par une ambiance plus saine et non dommageable pour l?ensemble du groupe. Car à trop dérouler le tapis rouge aux joueurs professionnels tout en négligeant subtilement ceux du championnat local, il fallait un peu s?attendre à de telles scissions. Et M. Raouraoua, le président de la FAF, devrait, à son tour, anticiper le genre d?incidents qui a eu lieu à Toulon bien avant que la vie au sein des Verts ne dérape complètement.