Réaction L?entreprise a décidé de frapper fort. Le regroupement des compteurs BT/BP, au bas des immeubles, semble le moyen radical pour éliminer la fraude marquée, ces dernières années, par une hausse sans précédent du piquage illicite. Selon des statistiques, les pertes d?électricité avoisinent les 20% du chiffre d?affaires de l?entreprise et les «fraudeurs vont de la famille démunie au grand industriel». Ainsi, on signale que durant l?année 2000, le taux de perte enregistré dans certaines wilayas est important. La wilaya d?Alger arrive en tête avec 25,2%, suivie des wilayas de Blida, de Sétif, de Constantine, de Ouargla, d?Oran, de Chlef, de Béchar et d?Annaba avec respectivement, 21,9%, 18%, 18%, 12,9%, 11,7%, 10,5%, 8,4% et 7,6%. Les causes sont directement liées au manque de civisme de certains clients, l?habitat illicite, la prolifération des bidonvilles et l?expansion anarchique des villes. En outre, la livraison de logements, effectuée par les pouvoirs publics sans être raccordés aux réseaux d?électricité, de gaz et d?eau potable, oblige les bénéficiaires à recourir au branchement illicite. En mobilisant ses ressources humaines, l?entreprise Sonelgaz poursuit son programme de généralisation des comptages et du regroupement des compteurs classiques de ses clients. L?expérience a largement prouvé son efficacité dans certaines wilayas du pays, à l?image de Constantine. Mais avant d?arriver à ces résultats, il a fallu, au préalable, résoudre les nombreux problèmes, dont notamment «la reconstitution partielle ou totale des gaines techniques saccagées, la construction d?une séparation en raison du passage des canalisations d?eau à l?intérieur des gaines, ainsi que la prospection pour des cadenas à clé unique». On ajoute que les moyens de lutte contre la fraude ont obligé l?entreprise Sonelgaz à investir sur trois ans pour remplacer des millions de coffrets de dérivation par des compteurs isolés, physiquement inaccessibles. Selon le responsable de Sonelgaz, le bilan à la fin 2003 faisait état de créances exigibles de l?ordre de 23,2 milliards de dinars : un montant, dit-on, qui inclut les créances des entreprises des eaux, dont le remboursement, qui était de 4,2 milliards, s?est effectué au début de cette année. Il est en baisse de 5,3% par rapport à l?exercice 2003, une légère amélioration due, essentiellement, au programme d?action en matière d?assainissement et de recouvrement des créances. L?on signale, en effet, que l?entreprise a récupéré 1,7 milliard sur les créances de son client Ispat d?Annaba.